Cinquante ans après, le camp de Rivesaltes révèle ses mémoires enfouies

Cinq décennies après sa fermeture, le musée-mémorial du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) a été inauguré. Un lieu de mémoires “enfouies” qui entend résonner avec les migrants du XXIe siècle, là où échouèrent près de 60.000 Espagnols, juifs, tziganes et harkis.

Publié le 11 octobre 2015

L’historien Serge Klarsfeld l’a appelé le “Drancy du Sud” mais Rivesaltes n’était pas seulement un camp de déportation de juifs de France. “C’est un cas unique en Europe”, selon Agnès Sajaloli, directrice du mémorial. “C’est le plus grand camp d’internement de l’Europe de l’ouest, qui recouvre trois guerres: une guerre civile, une guerre coloniale, une guerre mondiale”.

Le site militaire Joffre de 600 hectares est transformé à partir de 1941 en camp pour une dizaine de milliers de républicains espagnols fuyant la dictature de Franco. Très vite, il renferme également 5.000 juifs dont la moitié seront déportés en Allemagne, des tziganes puis des collaborateurs et prisonniers de guerre, avant l’arrivée, vingt ans plus tard, de plus de 20.000 harkis au sortir de la guerre d’Algérie.
Leur point commun: être des “indésirables” du XXe siècle. “Ce sont toutes des populations considérées comme potentiellement dangereuses”, a déclaré Abderahmen Moumen, co-auteur avec Nicolas Lebourg de “Rivesaltes, le camp de la France”.

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