Crash du vol EgyptAir : l'Egypte va rendre les dépouilles aux familles

Cette déclaration intervient deux jours seulement après l'annonce, par les mêmes autorités égyptiennes, de la découverte de traces d'explosifs sur les restes des victimes.

Des Egyptiens regardent le 26 mai 2016, au Caire, les portraits des 66 victimes du vol MS804 d'Egyptair qui s'est abîmé le 19 mai, entre la Crète et la côte nord de l'Égypte
Des Egyptiens regardent le 26 mai 2016, au Caire, les portraits des 66 victimes du vol MS804 d'Egyptair qui s'est abîmé le 19 mai, entre la Crète et la côte nord de l'Égypte (AFP/KHALED DESOUKI, KHALED DESOUKI)

    L'Egypte va enfin rendre aux familles les dépouilles des victimes du crash du vol MS804 d'EgyptAir du 19 mai, a annoncé samedi le procureur général égyptien. Il a ordonné la restitution des corps «des victimes égyptiennes et il y a actuellement une coordination avec les ambassades étrangères pour leur remettre les restes des victimes étrangères» de ce crash qui avait fait 66 morts, dont 40 Egyptiens et 15 Français, lors d'un vol entre Paris et Le Caire, selon un communiqué.

    «Il s'agit d'une décision importante, que les familles attendaient avec impatience, et dont les autorités françaises avaient rappelé l'urgence à plusieurs reprises au cours des derniers mois», a réagi dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français. «Les autorités françaises souhaitent que cette décision soit mise en œuvre le plus rapidement possible et se tiennent à la disposition des autorités égyptiennes à cette fin.»

    Un mois plus tôt, les familles des victimes françaises avaient manifesté devant l'ambassade d'Egypte, à Paris, pour réclamer le rapatriement des corps de leurs proches décédés. «Ils sont conservés dans une chambre froide de l'Institut médico-légal du Caire. Pourquoi les garder? Quel est l'intérêt de garder 66 corps, dont ceux des nôtres, dans un réfrigérateur! Nous voulons qu'ils nous soient rendus, pour qu'on puisse les enterrer», déclarait alors la vice-présidente de l'association des victimes.

    Des traces d'explosifs

    La déclaration de ce samedi intervient deux jours seulement après l'annonce, par les mêmes autorités égyptiennes, de la découverte de traces d'explosifs sur les restes des victimes, ce qui accréditerait la thèse de l'attentat. Or, si celle-ci était établie, cela pourrait signifier qu'une bombe aurait été embarquée à l'aéroport Charles-de-Gaulle de Paris, d'où l'avion avait décollé, estiment des experts égyptiens.

    Côté français, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile s'est montré circonspect. «En l'absence d'informations détaillées sur les conditions dans lesquelles ont été effectuées les prélèvements et les mesures ayant conduit à la détection de traces d'explosifs, le BEA considère qu'il n'est pas possible à ce stade d'en tirer des conclusions sur l'origine de l'accident», a indiqué jeudi une porte-parole.

    «On est dans la manipulation», a estimé le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac) Stéphane Gicquel. Selon lui, «aucun élément n'accrédite la piste terroriste. Il s'agit d'un chantage de la part des autorités égyptiennes pour faire accréditer cette thèse et protéger la compagnie EgyptAir en rejetant la responsabilité sur Paris».