Coach en développement personnel à succès, heureux en famille, Thierry Chavel n'a eu à subir ni la pression d'une structure, ni celle de chefs zélés. Pourtant, en 2015, il connait un burn-out violent.

Un cadre victime d'un AVC, un patron qui se tue au volant... Dans on ouvrage "Ne vous tuez plus au travail", un chercheur recense des témoignages de salariés et chefs d'entreprise victimes de burn-out.

Getty Images

Un brillant ingénieur terrassé par une rupture d'anévrisme à force de travailler 90 heures par semaine entre ses multiples dossiers et les téléconférences avec l'autre bout du monde, une cheffe de produits à l'international en surrégime de boulot qui, un matin de repos, ne s'est plus réveillée.

Publicité

LIRE AUSSI >> Marion, victime d'un burn-out: "Petit à petit, mon corps m'a lâchée"

Un patron de PME à la trésorerie exsangue qui se tue au volant après avoir appris un nouvel échec de commandes ou un cadre confirmé victime d'un burn-out et un autre victime d'un AVC après des mois de pression de la nouvelle direction.

LIRE AUSSI >> Stress au travail: "Au départ, c'est une véritable source d'adrénaline"

Toutes ces histoires sont vraies. Elles sont racontées de façon anonyme dans "Ne vous tuez plus au travail", un ouvrage publié en février par Jean-Denis Budin, enseignant-chercheur en sciences de gestion et fondateur du Credir, une association née en 2013 dans le Haut-Rhin, qui aide les dirigeants et cadres d'entreprise en état d'épuisement physique et mental.

LIRE AUSSI >> Burn-out : les signes qui doivent vous alerter

Ce phénomène du burn-out est trop "mésestimé, voire nié" parce qu'il est la somme de cas individuels et qu'il y a une "difficulté incontestable" à en distinguer les facteurs professionnels et personnels, estime le chercheur, lui même victime d'un burn-out en 2008.

Pas plus de 70 heures de travail par semaine

L'équipe du Credir a acquis la conviction qu'il existe un "syndrome des "3S", qui mêle suractivité, stress prolongé et sommeil insuffisant." Syndrome qui peut être le déclencheur potentiel d'un cercle infernal contre lequel le livre se veut être "lanceur d'alerte".

LIRE AUSSI >> Le burn-out, maladie professionnelle?

L'ouvrage entend aussi démontrer un lien entre les "3S" et des maladies physiologiques, en particulier des dysfonctionnements du cerveau, selon les auteurs qui s'appuient sur l'analyse de professionnels de la santé et les recherches en neurosciences. Ceci expliquerait les "erreurs cognitives", de jugement ou de gestion, totalement inattendues de la part d'un manager réputé infaillible, avancent les auteurs.

LIRE AUSSI >> Mon travail m'empêche de dormir, que faire?

Cinquante recommandations concluent l'ouvrage. L'une d'elles appelle à considérer comme "toxique pour la santé" le fait de travailler plus de 70 heures par semaine. Une autre conseille de ne pas dépasser 80 heures d'activités professionnelles et extraprofessionnelles. Une troisième invite à se déconnecter des outils numériques une à deux heures avant de se coucher.