La justice a donné raison aux associations de solidarité avec les exilés contre les arrêtés honteux de Natacha Bouchart, la maire (LR) de Calais. Mais violences, intimidations et harcèlement restent le lot quotidien des réfugiés.
Il fait froid et il pleut, ce mercredi soir, à Calais. Une petite centaine d’exilés est venue profiter des repas chaud distribués par les associations. Le plus âgé doit avoir 25 ans et plus de la moitié, moins de 17 ans. Tout le monde se satisfait de la victoire juridique du jour, mais les mines restent défaites en observant repartir ces colonnes de jeunes gens en quête d’un nouvel abri de fortune pour la nuit.
Quelques heures plus tôt, le tribunal administratif de Lille, saisi en « référé liberté » par une dizaine d’associations, a ordonné l’annulation des arrêtés pris par la maire de Calais visant à entraver la distribution de repas aux migrants. Le tribunal considère que la maire « Les Républicains », Natacha Bouchart, « a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir » et a fait obstacle « à la satisfaction par les migrants de besoins élémentaires vitaux ».