Qui est Thierry Marchal-Beck, l’ex-patron des MJS accusé d’agressions sexuelles ?

Plusieurs militantes du Mouvement des jeunes socialistes ont témoigné auprès de Libération pour dénoncer ses agissements.

 La Rochelle (Charente-Maritime), le 25 août 2013. Thierry Marchal-Beck prononce son discours de président du MJS lors des universités du PS.
La Rochelle (Charente-Maritime), le 25 août 2013. Thierry Marchal-Beck prononce son discours de président du MJS lors des universités du PS. LP/Olivier Corsan

    Avant ce mercredi, le nom de Thierry Marchal-Beck était inconnu en dehors du PS. Mais dans le parti, tout le monde connaît ce trentenaire, aujourd'hui accusé par des militantes de les avoir agressées sexuellement. Plusieurs d'entre elles témoignent dans Libération ce mardi de ces agissements alors qu'il était président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS).

    Thierry Marchal-Beck, né en 1985, a connu une ascension classique à celles de nombreux cadres du PS. Militant à l'Union nationale lycéenne (UNL) puis à l'UNEF, il fait ensuite une partie de ses études aux Etats-Unis et milite en 2007 à la section socialiste de Washington.

    En 2009, ce Messin de naissance adhère au MJS et y travaille sur les questions écologiques avant d'intégrer la direction et de devenir secrétaire national à la coordination. Durant la primaire socialiste, il s'est investi dans la campagne de Martine Aubry.

    C'est en novembre 2011 que Thierry Marchal-Beck prend la tête du MJS, succédant à Laurianne Deniaud. Comme quasiment tous les présidents du MJS, il est issu du courant de Benoît Hamon. Ce rôle lui permet de prononcer plusieurs discours lors des universités d'été du PS à La Rochelle.

    Au cabinet de Benoît Hamon

    En avril 2014, il rejoint d'ailleurs le cabinet de ce dernier au ministère de l'Education nationale. Il est alors chef adjoint du cabinet. Par la suite, il a également travaillé dans l'équipe de Benoît Hamon pour la présidentielle.

    Ce mercredi, l'ancien candidat socialiste a d'ailleurs «condamné avec la plus grande fermeté» les faits reprochés à Thierry Marchal-Beck. «Les faits rapportés par le journal Libération sont extrêmement graves […] Benoît Hamon a toujours encouragé les femmes qui subissaient ce type de comportement à porter plainte. Benoît Hamon condamne ces agissements avec la plus grande fermeté et considère que leurs auteurs doivent systématiquement être traduits devant la justice», selon un message transmis par son entourage.

    En 2015, comme le relate Libération, une militante avait mis en garde Benoît Hamon sur le comportement de Thierry Marchal-Beck. «Je ne disposais d'aucune information tangible, solide. Je lui ai redit ma ligne qui consiste à conseiller de porter plainte», se défend l'ancien candidat dans Libération en assurant qu'il ne lui est ensuite remonté aucune information sur lui.

    Selon le coordinateur du PS, Rachid Temal, Thierry Marchal-Beck n'est plus membre du PS depuis deux ans. Après que Benoît Hamon a quitté le ministère de l'Education, Thierry Marchal-Beck a rejoint le privé. Il a d'abord occupé le poste de responsable des affaires publiques à Alliance 7, la Fédération des produits de l'épicerie et de la Nutrition spécialisée. Il était également Secrétaire général du syndicat du chocolat. Depuis octobre dernier, il est délégué général de l'Unat (Union nationale des associations de tourisme et de plein air).