Christophe Castaner en marche pour l'Europe

Le patron du parti présidentiel a présenté sa feuille de route pour 2018. Avec les européennes comme priorité.

Christophe Castaner.
Christophe Castaner. LP/JEAN-BAPTISTE QUENTIN

    «C'est quoi ces palpations ? Ça va pas, non !» Pas contente du tout, la journaliste de l'agence de presse américaine en arrivant vendredi à la conférence de la République en marche (LREM). Il faut dire qu'après la fouille des sacs, tous les arrivants étaient soumis à une fouille au corps réalisée par... un homme.

    Quelques minutes plus tard, Christophe Castaner, puissance invitante, arrive tout sourire, une écharpe en cachemire enroulée autour du cou. Pour le délégué général de LREM, bombardé par Emmanuel Macron à la tête du mouvement en novembre, c'est le grand jour. Après quelques mois de rodage, il va montrer qu'il est bien le patron en présentant son organigramme et la feuille de route pour 2018 du parti macroniste qui revendique «392 000» adhérents... numériques.

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    Avant que Castaner n'entame sa conférence de presse derrière le pupitre installé dans le showroom d'un lieu habituellement dédié aux défilés de mode, dans le XI e arrondissement de Paris, les invités ont le temps de boire un verre et d'avaler des petits fours en papotant avec des «référent(e)s» du parti. C'est à cette inversion de l'ordre des choses (d'habitude le cocktail conclut les événements) qu'il faut sans doute reconnaître que le monde a changé.

    Rassembler, toujours rassembler

    «Les Français ont envie d'y croire, en notre capacité de nous reprendre en main, de ne laisser personne au bord du chemin», lance en préambule l'ex-porte-parole du gouvernement mais toujours secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.

    Sur sa droite, un grand écran télé égrène les «punchlines» de son discours : «l'envie d'y croire», «une transformation par tous et pour tous», «agir avec générosité», «imaginer au contact des Français», «rassembler pour transformer», etc. Visiblement, Castaner a lui aussi envie d'y croire : «Moi je préfère rassembler, toujours rassembler», claironne-t-il en annonçant, en vue des élections européennes de juin 2019, une «grande marche pour l'Europe».

    Favorable à des listes transnationales, le délégué général va parcourir l'Europe à la rencontre des partis réformistes susceptibles de s'allier avec LREM. Au passage, Castaner n'oublie pas de tacler le PS qui, sur l'Europe, «ne sait pas et qui s'interroge», tout comme le parti de Laurent Wauquiez. Rien à voir avec LREM «qui est pour une Europe ambitieuse, progressiste, exigeante».

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    Pour tirer la liste au niveau national, Castaner reste évasif tout en lançant des bouteilles à la mer : «De Daniel Cohn-Bendit à Alain Juppé dont j'ai entendu la volonté, nous voulons construire une force de transformation pour l'Europe.» Il a aussi déjà un œil sur les municipales de 2020. Mais rien de personnel : il assure ne pas être intéressé par Marseille.