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Recep Tayyip Erdoğan
L'édito

Erdogan veut liquider les Kurdes de Syrie. Et risque de réussir…

Opération Rameau d’Olivier. Depuis le 20 janvier, les troupes du dictateur Recep Tayyip Erdogan mènent une attaque aérienne et terrestre contre la région kurde d’Afrine, au nord-ouest de la Syrie. Furieux que les États-Unis aient pris la décision de former 30 000 miliciens pour garder la frontière entre les régions kurdes du nord de la Syrie et la Turquie, Erdogan riposte avec violence. Ce n’est pas la première fois. Durant la guerre en Syrie, Erdogan avait à plusieurs reprises prétendu bombarder les zones terroristes, alors qu’en réalité il s’en prenait uniquement aux positions kurdes.

“Erdogan rêve que son nom soit synonyme de l’écrasement définitif de ces Kurdes sécessionnistes, véritable pierre dans le jardin de son califat.”

Le projet d’autonomie kurde en Syrie, la menace d’une « jonction » avec leurs amis Kurdes du PKK de Turquie est une obsession pour Erdogan : dans sa nouvelle Turquie, synthèse d’ultranationalisme et d’islamisme, ni les démocrates ni les minorités n’ont droit de cité. Les Kurdes encore moins que quiconque. Ce n’est pas nouveau. Erdogan reprend le flambeau de tous ses prédécesseurs depuis Kemal Atatürk : il rêve que son nom soit synonyme de l’écrasement définitif de ces Kurdes sécessionnistes, véritable pierre dans le jardin de son califat.

Les Kurdes de Syrie (YPG) furent longtemps la seule véritable force militaire sur le terrain dans la lutte contre l’État islamique au sein de la coalition internationale. Il y a exactement trois ans, en janvier 2015, après plusieurs mois de résistance, ils parvenaient à repousser les islamistes qui avaient occupé la ville de Kobané, au nord de la Syrie.

À l’époque, hormis les Turcs qui refusaient scandaleusement d’ouvrir leur frontière pour faire passer l’aide militaire et les renforts aux Kurdes, la communauté internationale se félicitait chaleureusement de cette magnifique résistance kurde en Syrie. D’autant que ni les Américains, qui assuraient un renfort aérien, ni les Français, n’étaient prêts à envisager une seule seconde d’engager leurs troupes au sol. Les Kurdes faisaient le boulot, ils détruisaient militairement les milices sunnites islamistes. Et contrairement aux démocrates anti-Assad et anti-Daech, incapables d’aligner des troupes, ils représentaient une vraie force crédible sur le terrain.

“Les Kurdes de Syrie ne réclament pas l’indépendance. Ils se battent pour une région autonome au sein d’une future fédération de Syrie.”

Les Kurdes, opprimés par le régime syrien, longtemps privés de citoyenneté, sont marqués par l’histoire tragique de leur peuple dispersé entre l’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrie. Jamais les forces régionales n’ont vu d’un bon œil leur désir d’autonomie ou d’indépendance. La région autonome kurde en Irak n’existe que grâce au soutien des Américains et à une diplomatie active de la France à l’époque de Saddam Hussein lorsque le dictateur irakien gazait les populations kurdes. Cette région autonome est un acquis précaire et la demande d’indépendance formulée par les Kurdes d’Irak l’année dernière s’est soldée par un échec politique et un coup de semonce de l’État central irakien.

Les Kurdes de Syrie ne réclament pas l’indépendance. Ils se battent pour une région autonome au sein d’une future fédération de Syrie. Aujourd’hui ils contrôlent un croissant au nord de la Syrie, le Rojava, où ils administrent leurs propres territoires et ceux conquis à l’État islamique. Le Rojava se veut multi-ethnique, non religieux et égalitaire : les femmes y sont engagées dans les combats au même titre que les hommes. Le mix idéologique, mélange d’utopie marxiste-léniniste, de « laïcité », d’écologie et d’égalité hommes-femmes avec forte discipline militaire en fait une entité singulière dans le Moyen-Orient.

“Si les Américains devaient un jour sacrifier les Kurdes, pour récupérer une position avantageuse, hésiteraient-ils longtemps ?”

L’attaque antikurde de Erdogan peut-elle réussir ? L’issue en est incertaine. Les Kurdes sont d’excellents guerriers. Mais la Turquie est puissamment armée. Les Kurdes qui veulent faire valoir leur rôle indéniable dans la victoire contre l’État islamique, ont en face d’eux des puissances régionales qui pourraient bien s’entendre à leurs dépens.

Les Russes n’étaient pas hostiles aux Kurdes car ils voulaient apaiser les tensions et obtenir une victoire politique et diplomatique via le processus de paix qu’ils ont engagé. Ils ont accepté le principe d’une place pour les Kurdes dans les négociations de paix à Sotchi. Mais ils voient d’un mauvais œil ce déploiement de garde-frontières initié par les États-Unis. Ils veulent bien garder les Kurdes dans le jeu. Mais jusqu’à un certain point… Et leur principal allié dans la région est l’Iran, allié de Damas, très peu porté sur l’autonomie kurde, ainsi que la Turquie avec laquelle Poutine s’est raccommodé.

Les Américains sont les alliés historiques des Kurdes dans la région. Mais ne nous y trompons pas. S’ils veulent déployer des garde-frontières c’est pour avoir un pied en Syrie et ne pas laisser la Russie et l’Iran seuls maîtres à bord aux côtés du régime syrien pour la résolution de la crise. S’ils devaient un jour sacrifier les Kurdes, pour récupérer une position avantageuse, hésiteraient-ils longtemps ?

“Appelé à la rescousse par les Kurdes pour qu’il empêche les bombardements des Turcs, Bachar al Assad s’est empressé… de ne rien répondre.”

Les Français, historiquement plutôt à l’écoute des Kurdes, ont besoin de la Turquie comme État tampon face aux migrants. La vision internationale d’Emmanuel Macron est plutôt pragmatique. Lors de sa récente venue à Paris, le dictateur turc a essuyé quelques critiques sur le non respect des droits de l’homme de la part du président français ; mais rien de très rédhibitoire.

Le sort des femmes françaises djihadistes membres de l’État islamique, actuellement détenues par les Kurdes de Syrie, peut en revanche poser problème. Si le gouvernement français accepte que les djihadistes soient jugés par les tribunaux kurdes, ils reconnaissent de fait au Rojava une existence politique et administrative. Ce qui ulcère Erdogan. Les Français veulent bien laisser leurs encombrants djihadistes aux mains des Kurdes mais les soutiendront-ils dans la « reconnaissance » de leur existence ? Rien de moins sûr.

Les Kurdes se démènent comme de beaux diables et essaient de protéger leurs atouts. Mais ceux qui rêvent de les voir disparaître de la carte syrienne sont nombreux. Appelé à la rescousse par les Kurdes pour qu’il empêche les bombardements des Turcs, Bachar al Assad s’est empressé… de ne rien répondre. Après tout, si les Turcs exterminent ces Kurdes autonomistes qui posent problème, pourquoi pas…

“En prenant Afrine, Erdogan sortirait renforcé et aborderait la perspective des prochaines élections législatives de 2019 en Turquie avec optimisme.”

Bien contents de s’être abrités derrière les Kurdes lorsqu’ils empêchaient la progression des islamistes, les Arabes, composante importante du Rojava, ne verraient pas d’un mauvais œil la disparition de l’entité kurde dans la région. Dans un pays où le découpage ethnico-religieux est la clé de toute compréhension, les Arabes ne veulent pas être administrés par des Kurdes auxquels ils reprochent la « kurdisation » de leur zone de contrôle.

En fait personne ne veut vraiment des Kurdes. S’ils montrent de vrais signes de résistance aux Turcs à Afrine, ils continueront d’être une carte dans la région. Mais s’ils montraient des signes de faiblesse, Damas tenterait immédiatement de les affaiblir davantage.

En prenant Afrine, Erdogan sortirait renforcé et aborderait la perspective des prochaines élections législatives de 2019 en Turquie avec optimisme. L’enjeu kurde lui sert de ciment nationaliste pour renforcer encore plus l’adhésion à sa personne. Unité nationale contre l’ennemi héréditaire kurde ! Toute critique de l’opération militaire Rameau d’Olivier est considérée comme acte antipatriotique et les journalistes qui s’y risqueraient seraient passibles de crime de trahison. Hélas, tous les journalistes indépendants étant sous les verrous en Turquie, il ne reste plus grand monde pour tenter de contrer la parole officielle.

Dans ce nouvel ordre mondial et régional, rien de neuf pour les Kurdes. Ils ne pourront compter que sur leurs propres forces. S’ils disparaissaient du jeu en Syrie, qui s’en soucierait vraiment ?

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Valérie Toranian

Valérie Toranian

Directrice de la rédaction du Point. Ancienne directrice de la Revue des Deux Mondes.

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2 Comments to "Erdogan veut liquider les Kurdes de Syrie. Et risque de réussir…"

  1. Avatar
    Gourmelen Herri 2 février 2018 at 18 h 59 min

    Merci pour cet article tristement réaliste. Les Kurdes ont un dicton: Nos seuls amis sont nos montagnes. Je suis ulcéré par la position de la France, défendue de plus par un ancien président de la Région Bretagne qui sait ce que minorité veut dire.

  2. Avatar
    Jean-Marie Schepens 10 février 2018 at 15 h 22 min

    Les Kurdes (majoritairement sunnites) font 28% de la population de Turquie, et ne renoncent pas à la création d’un état Kurde indépendant fait des provinces Kurdes de Turquie, de Syrie, d’Irak et d’Iran. Avoir armé les Kurdes pour combattre l’E.I. était une nécessité tactique, mais aussi un risque stratégique dont l’occident va devoir assumer les conséquences. Mais l’analyse de Mme Toranian est marquée par son biais arménien. Les arméniens étaient chrétiens, comme les assyro-chaldéens et les grecs pontiques. Tous ont fait l’objet de massacres par les Turcs et par les Kurdes en 1915,parce qu’infidèles. C’est encore le problème des chrétiens au proche-orient, ce n’est pas le problème Kurde.

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