L’Alberta, une grande source d'antisémitisme en ligne
Selon le rapport de l'organisation B'nai Brith, les actes de vandalisme antisémites ont fortement augmenté en 2017.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les actes antisémites ont augmenté pour la deuxième année consécutive au Canada, selon l'organisme B'nai Brith. Son rapport montre aussi que l'Alberta est une source importante de diffusion de matériel antisémite diffusé sur les réseaux sociaux.
Un texte de Sophie Muller
Plus de 1700 incidents antisémites ont été répertoriés par l'organisation B'nai Brith pour l'année 2017.
« Il s’agit du chiffre le plus élevé jamais comptabilisé au Canada », explique Solomon Rolingher, avocat au cabinet Duncan Craig, où a eu lieu la présentation du rapport, mardi.
Ce sont surtout les actes de vandalisme qui ont augmenté, avec une croissance de 107 % en un an, selon le rapport.
L'Alberta arrive au troisième rang pour ce qui est du nombre d'incidents, derrière l'Ontario et le Québec.
Ce qui distingue la province, selon Abraham Silverman, de B'nai Brith Alberta, c'est sa présence en ligne. « Le plus troublant, dit-il, c'est la quantité de matériel [antisémite] qui provient de l’Alberta. »
L’Alberta est aussi à l’origine de beaucoup de courrier haineux, selon M. Silverman.
Manque de condamnation
Le rapport cite la montée du suprémacisme blanc comme l’une des causes de cette augmentation.
Rob Christie, membre du comité B'nai Brith d'Edmonton, pense que les manifestations racistes de Charlottesville, en Virginie, par exemple, ont encouragé ce mouvement.
« Le climat politique présent aux États-Unis reflète un manque de condamnation », dit-il.
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C’est pourtant la responsabilité de tous de s'exprimer contre les crimes haineux, dit M. Silverman.
« Le silence est complice. Ne pas s’exprimer, c’est cautionner », déclare-t-il.
Il ne s’agit pas seulement de condamner les actes antisémites, ajoute-t-il, mais tous les actes de haine commis à l’encontre de toutes les communautés.
« Nous sommes tous concernés, dit M. Rolingher [...] Nous devons faire preuve de respect et de dignité les uns envers les autres [...] et nous devons condamner les actes haineux, car si personne ne parle pour les autres, qui va nous défendre que viendra notre tour de souffrir de discrimination? »