Les enfants préfèrent les écrans aux bonbons !

Une étude européenne révèle que les plus jeunes sont davantage accros à leur smartphone qu'aux sucreries. Mais que font les parents ?

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Une étude réalisée par le groupe américain Norton-Symantec révèle que « les enfants sont plus en demande de temps d'écran que de sucreries ».

Une étude réalisée par le groupe américain Norton-Symantec révèle que « les enfants sont plus en demande de temps d'écran que de sucreries ».

© Nadine Moerle / PixaBay

Temps de lecture : 3 min

Une étude réalisée par le groupe américain Norton-Symantec, auprès de 6 986 personnes vivant dans 10 pays européens, révèle l'addiction inquiétante des mineurs... aux écrans. Selon cette enquête, confiée par l'éditeur de logiciels au cabinet d'études Edelman Intelligence et rendue publique le 6 novembre 2018, « les enfants sont plus en demande de temps d'écran que de sucreries ». Ils passent d'ailleurs aujourd'hui davantage de temps devant des écrans mobiles qu'à jouer dehors... En moyenne, les enfants européens passent quotidiennement une moyenne de deux heures trente de leur temps libre sur des appareils mobiles (smartphones ou tablettes), soit plus d'une demi-heure de plus que le temps moyen passé à jouer à l'extérieur.

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Le phénomène touche tous les pays. Le Royaume-Uni est le champion en la matière. Les jeunes Britanniques passent quotidiennement trois heures « online ». Les enfants espagnols, les moins assidus de l'échantillon, ne leur concèdent que trente minutes d'utilisation par jour. Les parents sont ici largement responsables puisque plus d'un quart d'entre eux indiquent être au courant que leurs enfants passent plus de temps « en ligne » qu'eux. Les adultes interrogés dans le cadre de cette étude confient d'ailleurs unanimement une forme de culpabilité en reconnaissant donner un mauvais exemple à leurs enfants. Plus de la moitié des parents (57 %) avouent passer trop de temps sur Internet et près d'un sur deux (40 %) en éprouve du regret.

Des « digital natives » conscients du danger

L'étude pointe le fait que les usagers ayant baigné depuis leur enfance dans le monde numérique (les « digital natives ») sont les plus conscients du danger que représentent ces technologies. Les parents les plus stricts en matière d'utilisation des tablettes sont ainsi les moins âgés (75 %) mais aussi ceux qui ont les enfants les plus jeunes (74 %). « Ces groupes sont plus susceptibles de se montrer sévères par rapport aux parents plus âgés (59 %) et à ceux ayant des enfants plus grands (53 %) », relève le document.

Les enfants réprimandent fréquemment leurs parents à ce sujet. Cette première génération, née à l'ère du « tout-numérique », semble, de fait, porter un regard lucide sur cette addiction. Plus de six mineurs sur dix (61 %) ont confié avoir reproché à leurs parents de ne pas être capables de déconnecter. « Les familles ont aujourd'hui du mal à imposer de bonnes habitudes vis-à-vis des écrans », pointe le rapport. « L'étude de Norton met en évidence qu'il n'est pas facile de nos jours d'être parent », analyse Nick Shaw, vice-président et directeur général EMEA chez Norton. « Si les vieilles obligations consistant à obtenir des enfants qu'ils respectent l'heure du coucher et fassent leurs devoirs existent toujours, les parents doivent en plus gérer des contraintes liées aux nouvelles technologies. Contrairement à leurs enfants, la plupart des parents actuels n'ont pas grandi avec des appareils connectés tels que les smartphones et les tablettes et se retrouvent fort dépourvus au moment de fixer des règles sur le temps passé devant les écrans », conclut-il.

Besoin d'aide

Les effets d'une surconsommation des écrans sont bien connus. La moitié des personnes interrogées (58 %) constate que le temps passé devant les smartphones influe sur la qualité du sommeil des enfants. Les adultes redoutent que l'impact soit également néfaste sur leur aptitude à se socialiser (44 %) et même sur leur santé mentale (33 %). Reste que près de la moitié des parents pensent, dans le même temps, que cette technologie est un support utile en matière d'apprentissage (44 %), de créativité (45 %) et de bien-être (42 %). Près des trois quarts (74 %) d'entre eux affirment, en outre, que le fait de posséder leurs propres appareils apprend aux enfants le sens des responsabilités.

Cette conviction, doublée d'une forme de mauvaise conscience des parents, conduit les sondés à reconnaître une forme de désorientation, voire d'impuissance, face aux outils numériques. Près de la moitié des adultes interrogés (49 %) affirment vouloir fixer des limites et exercer leur autorité en matière d'utilisation d'appareils connectés, mais ne savent pas comment faire. Plus d'un parent sur deux (56 %) souhaite plus d'aide et de conseils pour assurer la sécurité de ses enfants en ligne.

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Commentaires (8)

  • Flo-P

    Hallucinant qu’en 2018 on en soit toujours réduit à considérer l’outil et non l’usage. Si un enfant passe 2h par jour à travailler sur un ordinateur, où est le problème ? Un écran ce n’est qu’un outil au même titre qu’un crayon ou une gomme. Il est temps d’arrêter de psychoter. Quand j’étais gosse on nous prédisait qu’on deviendrait une génération de débiles parcequ’on passait 2h/jour devant la télé. Maintenant au lieu d’être passifs devant Dorothée les enfants sont actifs sur une tablette, c’est vraiment pire ? Avis aux nostalgiques du moyen âge et à notre population réfractaire au progrès. Il faut les éduquer les enfants, les guider dans leurs activités numériques ou physiques, mais un outil quel qu’il soit ne suffit pas à les rendre intelligents ou stupides.
    Et pour ceux qui se posent la question de ce que font leurs ados, ils communiquent entre eux sur snapshat et instagram, pour 80% de leur temps d’écran. On craint vraiment que ça les désociabilise ? Le problème c’est surtout l’ignorance des parents finalement.

  • AD36

    Deux ou trois fois par semaine il est tout à possible de les décoller de leurs écrans en leur proposant une activité physique, de préférence socialisante, un sport collectif par exemple. Laissez l’enfant choisir le sport (ou l’art) qui lui plait.

    Bien entendu il est préférable que les parents ne soient pas eux mêmes scotchés sur des écrans et ne cèdent pas à la facilité du style « pendant ce temps les enfants ne font pas de bêtises (comprendre ils me fichent la paix)  et ne sortent pas tous leurs jouets au point de nous rendre la corvée de ménage encore plus désagréable, etc. » !
    Cela implique aussi de se transformer en « parent taxi » pour mener les chères têtes blondes et brunes à leurs activités respectives. Cela demande enfin quelques efforts d’autorité pour encadrer l’usage des écrans.
    En résumé cela signifie se comporter en parents. Moyennant quoi cette bénédiction que peut être la disparition du besoin de bonbons portera tous ses fruits.

  • Marie PM

    Nous parents sommes confrontés à deux problèmes :

    1- limiter le temps d'écrans par jour.

    Ce qui suppose un mimimum d'autorité. L'adolescent est tellement accroc à ses écrans qu'il ne les délaisse pas de bon gré. Il faut souvent affronter des conflits voire confisquer de force le smartphone et la tablette dans lesquelles il se sent démuni.

    2- connaître les sites et les réseaux sociaux que l'ado consulte.

    Ce deuxième problème est bien plus grave. L'ado consulte son portable pendant des heures par jour mais avons-nous la moindre idée de ce qu'il y fai ?. On se doute bien qu'il ne regarde pas des sites pédagogiques pour l'aider à réviser ses devoirs. Qui y fréquente-t-il ? Quels sites consulte-t-il ? Nous n'en savons rien et il ne nous en dira rien.