UE : les députés alertent sur les enfants binationaux enlevés par leur parent japonais

Des parents ressortissants de l’UE, divorcés ou séparés de conjoint japonais, se battent parfois depuis des années pour revoir leurs enfants.

 Dans une résolution adoptée par 686 voix, les eurodéputés ont appelé le Japon à respecter le droit international sur les gardes d’enfants. (Illustration)
Dans une résolution adoptée par 686 voix, les eurodéputés ont appelé le Japon à respecter le droit international sur les gardes d’enfants. (Illustration) LP/Philippe de Poulpiquet

    Le Parlement européen a alerté mercredi sur le phénomène des enlèvements d'enfants issus de couples binationaux par leur parent japonais après une séparation, appelant le Japon à respecter le droit international.

    Dans une résolution adoptée par 686 voix pour, une contre et 8 abstentions, les eurodéputés s'inquiètent du « nombre élevé » de ces cas d'enlèvements parentaux au Japon, selon un communiqué du Parlement européen.

    Des parents ressortissants de l'UE, divorcés ou séparés de conjoint japonais, se battent parfois depuis des années pour tenter de voir ou récupérer leurs enfants avec lesquels leur mère japonaise (ou père parfois) a quitté le foyer. La justice nippone valide souvent le fait accompli, le code de la famille japonais ne reconnaissant pas l'autorité parentale partagée.

    L'Europe demande au Japon de permettre la garde partagée

    Le Parlement regrette « que l'un des partenaires stratégiques de l'UE ne semble pas respecter les règles internationales en matière d'enlèvement d'enfants », selon le communiqué.

    Les eurodéputés « exhortent les autorités japonaises à appliquer les décisions des tribunaux nationaux et étrangers sur le retour de l'enfant et sur les droits d'accès et de visite après la fin de la relation des parents, afin de rendre la législation nationale conforme aux engagements et obligations internationaux ».

    Ils appellent aussi les autorités japonaises « à introduire des changements dans le système juridique afin de permettre la garde partagée ».

    Les eurodéputés rappellent que les dirigeants français Emmanuel Macron, italien Giuseppe Conte et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus de ce sujet avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, et qu'une plainte a été déposée en août 2019 auprès du Conseil des droits de l'homme des Nations unies par des parents dont les enfants ont été enlevés au Japon.

    Ils invitent « instamment les États membres à informer les citoyens sur le risque d'enlèvement d'enfants au Japon », et « afin d'accroître encore la pression sur les autorités » japonaises, demandent aux États membres et au chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, « d'inscrire cette question à l'ordre du jour de toutes les réunions bilatérales et multilatérales avec le Japon ».