Nancy. Ce médecin a réalisé l'une des premières PMA de France, pour un couple de femmes

L'une des premières PMA (Procréation médicalement assistée) de France a été réalisée au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) fin novembre pour un couple de femmes.

Le docteur Mikael Agopiantz, médecin coordinateur du service au CHRU de Nancy, mardi 30 novembre 2021.
Le docteur Mikael Agopiantz, médecin coordinateur du service au CHRU de Nancy, mardi 30 novembre 2021. (©Nicolas Zaugra/Lorraine Actu)
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C’est l’une des toutes premières PMA d’un couple de femmes. Le CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle), dans l’est de la France, a réalisé lundi 29 novembre 2021 sa première fécondation in-vitro (FIV) au bénéfice d’un couple homosexuel.

Le CHRU de Nancy se présente comme le deuxième hôpital de France à réaliser un acte d’assistance médicale à la procréation en France depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la PMA pour toutes, et le premier en région Grand Est.

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Près de 3 000 femmes en attente en France

C’est le docteur Mikael Agopiantz, médecin coordinateur du service au CHRU de Nancy qui est à l’origine de cette première PMA en France. Il rappelle un principe « assez simple », celui de mettre à disposition de couples de femmes ou de femmes non mariées qui souhaitent une parentalité une technicité médicale de procréation médicalement assistée.

« Énormément de patientes sont en demande », selon le médecin, qui assure qu’à Nancy, « une centaine de femmes attendent ».

Le 23 novembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé que 2 750 femmes concernées par l’ouverture de la PMA pour toutes avaient demandé à en bénéficier dans le pays.

L'importance du don de sperme

Pour pratiquer au mieux les PMA (pour les couples hétérosexuels, homosexuels et pour les femmes seules), le don du sperme est particulièrement stratégique. Plus le nombre de donneurs est important, moins le délai d'attente est long pour les fécondations in vitro (FIV). "On a besoin de donneurs. Il faut être âgé de 18 à 45 ans et être globalement en bonne santé. Il s'agit de trois ou quatre recueils de sperme. C'est une démarche qui permet de donner la vie. C'est une démarche qui doit être réfléchie", affirme le docteur Mikael Agopiantz du CHRU de Nancy.

Avant cette loi, les femmes allaient à l’étranger

Avant l’entrée en vigueur de la loi cet automne, les femmes allaient surtout à l’étranger pour bénéficier d’une PMA, rappelle le médecin. « Elles se rendaient en Belgique, au Luxembourg… On ne voyait pas ces femmes ici ».

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Face à cette nouvelle demande, les centres pratiquant des PMA ont besoin de renforts de donneurs de sperme.

« L’Agence de la biomédecine a lancé une campagne pour faire un appel aux dons. Si on veut réduire les délais d’attente, il faut plus de donneurs. On compte aussi sur une solidarité des hommes pour le don de sperme. On les informe que beaucoup de femmes mais aussi des couples hétérosexuels sont en attente de parentalité ».

Injection cytoplasmique de sperme dans un laboratoire.
Une injection cytoplasmique de sperme dans un laboratoire. (©Illustration/Adobe Stock)

« Satisfaction » et « plaisir » pour le médecin

Avec cet élargissement de la PMA, le docteur Mikael Agopiantz fait part de son « plaisir » et de sa « satisfaction » de voir des femmes accéder plus facilement à la parentalité.

« Maintenant qu’elle est plus ouverte, ça nous fait plaisir qu’un maximum de personnes puissent y avoir accès en plus du remboursement de la prise en charge par la Sécurité sociale », rappelle-t-il.

Jusqu’à 5 000 euros la tentative de fécondation in vitro

En effet, chaque tentative d’insémination coûte environ 500 euros et une tentative de fécondation in vitro au moins 5 000 euros.

Le processus de PMA débute avec un rendez-vous médical en présence d’un médecin spécialisé dans la reproduction. Des examens sont réalisés tout comme un bilan de fertilité. La femme seule ou le couple de femmes procèdent aussi à des examens psychologiques.

« Un dossier de don du sperme est ensuite ouvert après deux à trois mois de processus. Il y a ensuite des délais qui vont de 3 à 12 mois en fonction de l’âge et du contexte ».

Nombreux personnels mobilisés

Les médecins passent ensuite à la pratique avec une tentative d’insémination. « Le geste reste le même qu’avec des couples hétérosexuels », affirme le docteur Agopiantz. « Il n’y a pas de défi technique particulier », selon lui.

Pour réaliser une PMA, des médecins gynécologues sont mobilisés pour entamer les démarches et prescrire les traitements, un biologiste met en phase une demande face à un don de sperme, un médecin fait les gestes d’insémination et une sage-femme coordonne les soins.

À noter qu’à partir de fin 2022, dans le cadre de la loi bioéthique, les enfants nés d’un don de sperme ou d’ovule pourra demander à sa majorité, s’il le souhaite, des informations sur ses origines. Ils leur suffira d’interroger une commission dédiée au ministère de la Santé.

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