"Inutiles et agressives"
Parmi les promesses de 2020 figurait le projet de s’attaquer à la large immunité dont jouissent les policiers aux Etats-Unis ou de créer un registre des agents ayant usé excessivement de la force.
Un projet de loi fédéral, initialement soutenu par les deux partis, a toutefois échoué au Congrès dans un contexte de hausse marquée des homicides qui a poussé les républicains à se replier sur leur discours classique en faveur de "la loi et de l’ordre".
Faute d’avancées fédérales, le débat s’est poursuivi localement, à petits pas et dans la plus grande cacophonie.
Il existe en effet aux Etats-Unis près de 18.000 entités policières autonomes qui ont leurs propres règles de recrutement, de formation et de pratiques autorisées.
Un certain nombre d’entre elles ont revu leurs règles d’intervention, interdisant notamment les prises d’étranglement, généralisant l’usage de caméras embarquées ou renforçant les peines pour les agents violents.
La police de Memphis a ainsi interdit à ses policiers d’entrer dans des maisons sans s’annoncer, a insisté sur leur "devoir d’intervenir" face à des collègues violents, et a revu ses formations aux techniques de désescalade.
Malgré tout, "les agents ont directement fait monter la tension", quand ils ont tenté d’arrêter Tyre Nichols pour une simple violation du code de la route, a reconnu la cheffe de la police locale, Cerelyn Davis.
Pour les militants, le cœur du problème tient d’ailleurs au fait que la police américaine est dotée de larges pouvoirs d’arrestation, même pour des infractions mineures.
D’après l’association Human Rights Watch, les policiers américains ont tué près de 600 personnes dans des contrôles routiers depuis 2017.