Poursuites, contre Assange: «Trop, c'est trop»

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AustraliePoursuites, contre Assange: «Trop, c'est trop»

Le Premier ministre australien Anthony Albanese dénonce l'acharnement contre le fondateur de Wikileaks.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
Julian Assange en mai 2019, lors de sa comparution devant la justice britannique.

Julian Assange en mai 2019, lors de sa comparution devant la justice britannique.

AFP

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a dénoncé jeudi les poursuites judiciaires engagées depuis des années par les États-Unis et le Royaume-Uni contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, affirmant: «trop c’est trop».

Le Parlement australien a adopté mercredi, avec le soutien du Premier ministre, une motion demandant la fin des poursuites engagées contre Julian Assange, âgé de 52 ans, afin qu’il puisse retourner auprès de sa famille en Australie.

Extradé ou pas?

Deux magistrats britanniques vont examiner les 20 et 21 février la décision de la Haute Cour de justice de Londres, prise le 6 juin, de refuser à Julian Assange l’autorisation de faire appel de son extradition aux États-Unis acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique.

Julian Assange, citoyen australien, emprisonné à Londres depuis avril 2019, encourt des dizaines d’années de prison aux Etats-Unis où il est poursuivi pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700'000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et Afghanistan.

«Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment»

«Les opinions sur la conduite de Julian Assange sont diverses», a déclaré Anthony Albanese au Parlement. «Mais quelle que soit la position des gens, cette affaire ne peut pas durer indéfiniment». Selon lui, les Australiens de tous bords sont d’accord pour dire que «trop c’est trop». Il a indiqué qu’il avait soulevé le cas de Julian Assange «au plus haut niveau» en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Le gouvernement australien a le devoir de défendre les intérêts de ses citoyens, a-t-il insisté. Il a cité le cas de la journaliste australienne d’origine chinoise Cheng Lei, libérée début octobre après plus de trois ans de détention en Chine pour des accusations d’espionnage. Il a également évoqué des «succès» diplomatiques remportés pour des Australiens détenus au Vietnam et en Birmanie.

L’économiste australien Sean Turnell, proche conseiller d’Aung San Suu Kyi, renversée en Birmanie par un coup d’État militaire en 2021, a été libéré en novembre 2022 après 650 jours de détention suite à une condamnation d’espionnage. Le dissident vietnamien Chau Van Kham, détenteur de la nationalité australienne et qui avait été arrêté et emprisonné en 2019 au Vietnam pour terrorisme, a été libéré en juillet 2023.

Arrêté en 2019

L’Australie n’a pas à interférer dans les mécanismes judiciaires d’autres pays, a insisté Anthony Albanese, «mais nous pouvons faire valoir fortement nos vues».

Juilian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans l’est de Londres.

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