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SUISSE. La veuve d’un Kurde tué à Berlin dit que l’assassin de son mari enseigne à l’université de Princeton

 
Le 17 septembre 1992, les opposants kurdes d’Iran, Sadegh Sharafkandi, Fattah Abdoli, Homayoun Ardalan et leur traducteur Nouri Dehkordi ont été assassinés au restaurant grec Mykonos, à Berlin, en Allemagne par des agents iraniens. Mais les commanditaires de ce massacre n’ont pas été inquiétés par la justice allemande. 
 
Dans un récent discours, Kajal Abbasi, épouse de Fattah Abdoli, assassiné au cœur de l’Europe avec 3 autres Kurdes, déclare que Seyed Hossein Mousavian, ambassadeur de l’Iran en Allemagne au moment du massacre, est un des commanditaires et enseigne actuellement à l’université de Princeton, aux Etats-Unis. Elle demande à ce que « ce tueur [soit] jugé afin que la justice soit rendue et que les droits des familles des victimes ne soient pas bafoués. »

Sadegh Sharafkandi
 
Voici le discours de Kajal Abbasi:
 
« Je suis l’épouse de Fattah Abdoli, membre du Comité central et responsable des affaires étrangères du Parti démocratique du Kurdistan qui a été assassiné au restaurant Mykonos, situé sur la rue PragerStrasse à Berlin le 17 septembre 1992 avec Dr Sadegh Sharafkandi, le secrétaire général du Parti démocratique, M. Homayun Ardalan, le chef du Comité allemand du Parti démocrate du Kurdistan et M. Nouri Dehkordi, un ami kurde, par des terroristes de la République islamique d’Iran et ont rejoint les nombreux martyrs kurdes.
 
Les dirigeants du Parti démocratique du Kurdistan (PDK-Rojhilat) étaient à Berlin pour participer au Congrès international du Parti social-démocrate, qui s’est déroulé du 13 au 16 septembre. Après la conférence du 16 septembre, ils ont rencontré plusieurs membres de l’opposition iranienne au restaurant de Mykonos appartenant à un iranien nommé Aziz Ghaffari pour discuter de l’avenir politique de l’Iran.
 
Il était presque minuit، mon petit fils et moi étions dans notre appartement, noyé dans la vague de la mer de la ville de Paris lorsque le téléphone a sonné et la voix à l’autre bout du fil a dit : « Nous avons eu une catastrophe, tous sont mort en martyrs ». La tragédie a commencé pour mon fils de quatre ans et demi et moi.
 
Cette nuit-là, pour faire dormir mon enfant, je lui ai raconté que son père lui apporterait une voiture rouge à son retour. Mon fils apprécie ces petits cadeaux. Dans son monde unique et petit de son enfance. Il m’a raconté comment, lorsque son père reviendrait, il sauterait dans ses bras et lui demanderait immédiatement de lui donner sa voiture. Dans ses doux souvenirs d’enfance, il nous guidait en voyage avec cette voiture et nous emmenait dans les endroits qu’il aimait et profitait des beautés de la vie d’une famille heureuse. Après que son père ait été assassiné par des terroristes de la République islamique d’Iran, son souhait de passer du temps avec lui est devenu un rêve irréalisable pour toujours.
 
Près de 31 ans après l’incident, je ne sais toujours pas quelle a été la suite de la conversation téléphonique. Tout ce que je sais, c’est que tous mes souvenirs de mon compagnon, de mon ami, de mon copain, de mon mari et du père de mon enfant allaient et venaient comme un drame bouleversant avec des questions sans réponse. La principale question était de savoir comment dire à mon fils que son rêve de passer du temps avec son père était malheureusement devenu un rêve inaccessible.
 
Près d’un an après cette tragédie, le 28 octobre 1993, la première audiance du procès de l’affaire « Mykonos » a commencé et le 10 avril 1997, après trois ans et demi d’enquête et 250 réunions, le tribunal prouva que cette équipe terroriste appartenait à la République Islamique d’Iran.
 
Dans le procès de Mykonos, Kazem Darabi, un ressortissant iranien, est reconnue coupable pour l’assassinat de Dr Sadegh Sharafkandi et ses camarades par l’état d’allemand.
 
Dans sa décision du 10 avril 1997, le tribunal a émis un mandat d’arrêt international contre le ministre des renseignements Ali Fallahian, après avoir déclaré que, d’après les preuves, l’assassinat avait été ordonné par Ali Khamenei et Hachemi Rafsandjani et ces deux derniers étaient les principaux auteurs du cet acte terroriste.
 
Selon des documents judiciaires de l’affaire Mykonos, Kazem Darabi, membre de l’union des étudiants musulmans d’Europe, une organisation affiliée au Corps des Gardiens de la révolution islamique, avait été désigné par le ministre du Renseignement Fallahian afin d’organiser cet assassinat.
 
Le combat, la lutte et les efforts des kurdes de Rojhelat (l’est du Kurdistan et la partie colonisée par l’Iran ) sous la direction du PDKI pour le droit à l’auto-détermination lors de la révolution de 1979 avait fâché le régime iranien. Le PDKI avait été connu comme un parti politique d’opposant et un mouvement contestant les fondements de la république islamique d’Iran, les raisons pour lesquelles le régime iranien avait décidé de réprimer le PDKI et éliminer physiquement les chefs du parti.
 
Le combat de Ghassemlou et Sharafkandi, leurs qualités humaines et leur sagesse en ont fait deux figures incontournables au sain dans l’histoire de la lutte kurde. Le lien direct entre l’assassinat du Dr Ghasemlou et de ses camarades le 13 juillet 1989 à Vienne et du Dr Sharafkandi et trois autres personnes selon les preuves présentées au tribunal de l’affaire Mykonos, était évident et indéniable. Les documents et les rapports du tribunal de Mykonos indiquent que l’assassinat des dirigeants kurdes à l’étranger a été planifié et dirigé directement par l’ambassade iranienne en Allemagne avec l’aide de diplomate iranien et de terroristes tels que Seyed Hossein Mousavian*.
 
Mousavian, aujourd’hui professeur à l’Université de Princeton, doit être tenu responsable de son implication dans ces crimes odieux. Ce tueur doit être jugé afin que la justice soit rendue et que les droits des familles des victimes ne soient pas bafoués. »
 
*Seyed Hossein Mousavian a été ambassadeur d’Iran en Allemagne de 1990 à 1997. Durant le mandat de Mousavian, 23 Iraniens ont été assassinés en Europe. En 1997, un tribunal allemand a conclu que les dirigeants iraniens, y compris le ministère des Affaires étrangères, étaient les organisateurs des meurtres et que le siège de leur complot était l’ambassade iranienne. Au cours du procès, Abolghasem Mesbahi, un ancien espion de la République islamique d’Iran, a déclaré que « Mousavian était impliqué dans la plupart des crimes commis en Europe. » [Wikipédia]