Gaza : 600.000 personnes ont fui Rafah où de violents combats sont signalés
Paix et sécurité
Alors que des combats violents ont été signalés mercredi au sud et au nord de Gaza, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que 600.000 personnes ont fui la ville de Rafah depuis l’intensification des opérations militaires.
Les agences humanitaires de l'ONU ont réitéré mercredi leurs avertissements selon lesquels la famine reste une menace imminente en raison des restrictions de l'aide et du manque d'accès sûr.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), a souligné le défi considérable auquel les parents sont confrontés pour assurer la sécurité et la nourriture de leurs enfants. Pour lutter contre la malnutrition, le PAM distribue des barres de dattes enrichies, notamment à des parents comme Khaled et Siham, qui « certains jours… partent sans rien manger pour laisser le peu qu'ils ont à leurs enfants ».
Selon le PAM, la malnutrition chez les enfants progresse « à un rythme record », avec un enfant de moins de deux ans sur trois souffrant désormais de malnutrition aiguë ou d’émaciation.
L'ONU et ses partenaires ont les moyens d'accroître leur aide aux 2,2 millions de personnes à Gaza, mais seulement en cas de cessez-le-feu humanitaire, a insisté l'agence.
Après plus de sept mois de guerre, les bébés naissent toujours trop petits, a averti de son côté l'UNRWA.
« Habiba est née dans une petite tente. Elle a deux semaines et pèse moins de deux kilos », a déclaré l’agence dans un message sur X, ajoutant que plus de 150.000 femmes enceintes et allaitantes continuent de faire face à des conditions sanitaires désastreuses et à des risques sanitaires.
De violents affrontements
Parallèlement, les efforts d'aide se sont poursuivis au milieu de combats signalés entre les troupes israéliennes et les combattants palestiniens à Jabalia, au nord, et à Rafah, au sud.
À ce jour, 600.000 personnes ont fui Rafah et 100.000 autres ont été déracinées du nord de l’enclave, sur fond de nouveaux ordres d’évacuation de l’armée israélienne.
« Les familles continuent de fuir là où elles le peuvent, y compris vers les décombres et les dunes de sable, à la recherche de sécurité, mais cela n'existe pas à Gaza », a déclaré mardi l'UNRWA dans un message sur X, avec des images montrant des files de véhicules se dirigeant vers la côte, certains chargés avec les affaires de familles entières.
Le Bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (OCHA) a indiqué que les équipes de secours continuent d'essayer de fournir une aide vitale « partout et chaque fois que cela est possible », bien que le principal poste frontière de Rafah reste fermé et qu'il n'y ait « aucun accès sûr » au point de passage voisin de Kerem Shalom, ce qui n’est « pas viable sur le plan logistique ».
Le service maternel du complexe médical Nasser à Khan Younis, Gaza (photo d'archives).
L'hôpital Nasser va rouvrir
Rare bonne nouvelle, l'OCHA a rapporté que le complexe médical Nasser à Khan Younis devrait officiellement rouvrir ses portes dans les prochains jours.
L'hôpital, situé dans le sud de Khan Younis et auparavant l'un des plus grands de Gaza, a été touché lors d'intenses bombardements israéliens en février. Les forces israéliennes sont également entrées dans les installations après des semaines de combats et de siège.
Aujourd’hui, l’hôpital a recommencé à fournir des traitements de dialyse rénale la semaine dernière aux patients qui ne peuvent plus être soignés à l’hôpital An Najjar de Rafah, « qui a cessé de fournir des services », a indiqué l'OCHA dans une mise à jour.
Des camions humanitaires ciblés
Des obstacles majeurs continuent d'être rencontrés par les équipes humanitaires à l'intérieur et à l'extérieur de Gaza, notamment une attaque menée mardi par des colons israéliens en Cisjordanie contre des camions transportant des fournitures humanitaires à destination de l'enclave. « Les colons ont déchargé et vandalisé les véhicules au poste de contrôle de Tarqumiya et près de la barrière à côté de Beit 'Awwa. Plusieurs camions ont été endommagés », a dit le bureau humanitaire de l'ONU.
Des informations non confirmées dans les médias ont montré que des manifestants réclamant la libération des otages israéliens bloquaient les camions en provenance de Jordanie et piétinaient des cartons contenant des articles de secours.
Les dernières données des autorités sanitaires de Gaza indiquent qu'au moins 35.000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre et le début des opérations et bombardements israéliens déclenchés par les attaques du Hamas qui ont fait 1.200 morts dans le sud d'Israël et plus de 250 personnes prises en otage.