Accueil France Monde

La plateforme chinoise Temu accusée par 17 associations de manipuler les consommateurs dans l’UE

Des associations européennes de consommateurs ont annoncé jeudi avoir déposé une plainte contre la plateforme chinoise de commerce en ligne Temu, accusée de manipuler les internautes et de violer plusieurs dispositions du règlement de l’UE sur les services numériques (DSA).
Par C.A., avec AFP
Temps de lecture: 2 min

Ce jeudi 16 mai, un regroupement d’associations, 17 au total, a déposé plainte contre la plateforme chinoise de commerce en ligne Temu. Ces associations l’accusent de manipuler les internautes.

Ainsi, dans un communiqué publié ce jeudi 16 mai,le Bureau européen des unions de consommateurs, qui rassemble plusieurs associations, dont l’UFC-Que choisir en France a ainsi dénoncé les pratiques de Temu : « Cette plate-forme chinoise ne parvient pas à assurer une traçabilité suffisante des commerçants qui vendent dessus. Temu utilise des pratiques manipulatrices telles que des « dark patterns » et reste opaque sur la façon dont elle recommande des produits. Ces violations de la loi européenne sur le contenu en ligne s’ajoutent aux préoccupations déjà exprimées par des groupes de consommateurs sur la sécurité des produits en vente. »

En plus de la Commission européenne, cette plainte est aussi entreprise auprès des autorités nationales, comme l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) pour la France.

Les « dark patterns» dans la ligne de mire des associations

Les associations sont particulièrement critiques sur l’utilisation des « dark patterns » par Temu, c’est-à-dire une interface utilisateur qui a été volontairement conçue pour tromper ou manipuler le client.

Concrètement, il est reproché à Temu d’avoir recours à de faux compteurs à rebours et l’affichage abusif de stocks limités, dans le but de créer un sentiment d’urgence chez le consommateur et de le pousser plus facilement à dégainer sa carte bancaire.

Et comme si cela n’était pas suffisant, la plateforme est aussi accusée de ne pas fournir une tracabilité suffisante de ses vendeurs. Le collectif d’associations remarque en effet qu’il peut être complexe pour un utilisateur de contacter un vendeur pour un remboursement, une réparation ou un remplacement du produit.

Une plainte « prise au sérieux » par Temu

Contacté par l’AFP, le groupe a affirmé prendre cette plainte «très au sérieux» et a promis de «l’étudier de manière approfondie» et de coopérer avec toutes les parties prenantes.

« Nous sommes impatients de travailler à l’amélioration de notre service et à la correction de toute lacune», a déclaré Temu. « Nous nous engageons à faire preuve de transparence et à respecter complètement toutes les lois et réglementations applicables», a ajouté l’entreprise.

Depuis le mois de février, le DSA (le réglement européen sur les services numériques) impose, sous peine d’amendes, de nouvelles obligations à toutes les plateformes en ligne pour mieux protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux.

Le règlement interdit par exemple les interfaces trompeuses, et impose une transparence accrue sur les algorithmes utilisés pour cibler les internautes. Il oblige à contrôler l’identité des vendeurs sur les plateformes et à bloquer les fraudeurs récidivistes.

De l’espoir pour les associations

Le groupe d’associations peut avoir de l’espoir pour faire plier Temu : en début d’année, la fédération allemande des organisations de consommateurs (VZBV) a accusé la plateforme d’afficher des avis trompeurs sur les produits vendus et d’induire les consommateurs en erreur sur l’affichage de réductions de prix.

Elle a obtenu de Temu des modifications qui ne s’appliquent toutefois pour l’instant que sur le marché allemand.

Sélectionnez votre commune favorite

Créez votre compte pour profiter gratuitement de 14 jours d'accès illimité aux contenus numériques et personnaliser vos préférences