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Rassemblement national

Le RN "ne siégera plus" avec l'AfD au Parlement européen après des propos sur les SS

L'eurodéputé allemand Maximilian Krah, dont l'assistant a été interpellé le 23 avril 2024

L'eurodéputé allemand Maximilian Krah, dont l'assistant a été interpellé le 23 avril 2024 - Ronny HARTMANN / AFP

Le RN a pris cette décision après que la tête de liste du parti allemand a estimé que tout "SS n'était pas automatiquement un criminel".

Le Rassemblement national ne souhaite plus siéger aux côtés de son allié allemand de l'AfD au Parlement européen après des propos tenus par la tête de liste du parti aux élections européennes sur les SS, a appris BFMTV ce mardi 21 mai auprès du parti, confirmant une information de Libération.

"À la suite des récentes déclarations de l'AFD, nous ne siégerons plus avec eux lors du prochain mandat au Parlement européen", a annoncé le RN à BFMTV.

Jordan Bardella, tête de liste du RN aux élections européennes, a confirmé cette information sur LCI mardi soir. Le parti "a franchi des lignes rouges", a-t-il estimé, précisant que "le RN aura des nouveaux alliés" à l'issue des élections.

Cette décision intervient après que Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD aux élections européennes et qui siège actuellement aux côtés de Jordan Bardella dans le groupe Identité et démocratie (ID), a soutenu le 18 mai dans un entretien accordé au journal italien La Repubblica qu'un "SS n'était pas automatiquement un criminel".

"Je ne dirai jamais que quiconque portait un uniforme SS était automatiquement un criminel (...). Il faut évaluer la culpabilité au cas par cas" a estimé Maximilian Krah avant de poursuivre: "Parmi les 900.000 SS, il y avait aussi beaucoup de paysans: il y avait certainement un pourcentage élevé de criminels, mais pas seulement."

Slogan nazi et projet controversé

Ces prises de position du parti allemand ne sont pas nouvelles. En septembre dernier, Maximilian Krah affirmait déjà dans une vidéo publiée sur TikTok que "nos ancêtres n'étaient pas des criminels", rappelle Libération. Le 14 mai, Björn Höcke, l'une des figures les plus radicales du parti allemand a été condamné à une amende de 13.000 euros pour avoir utilisé un slogan nazi lors d'un meeting en 2021.

Aussi, un média d'investigation allemand a révélé en janvier que plusieurs membres du parti d'extrême droite ont participé à des réunions sur un projet d'expulsion massive de personnes d'origine étrangère, provoquant des manifestations d'ampleur dans plusieurs villes du pays. A ce sujet, le RN a demandé à l'AfD de clarifier "par écrit" ses positions après les clarifications orales apportées par l'une des co-présidentes du parti.

Jusqu'à présent, le RN renvoyait la question d'une éventuelle rupture avec son allié allemand à après le vote du 9 juin. Interrogée à ce sujet le 20 avril dernier après que l'AfD avait questionné l'appartenance de Mayotte à la France, Marine Le Pen avait déclaré que "ces choses se décideront avec l'ensemble des alliés qui participent à notre groupe".

Sophie Dupont avec Emilie Roussey