«En Amérique, il y a des milliers de Ferguson»

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Etats-Unis«En Amérique, il y a des milliers de Ferguson»

D'anciens policiers à la retraite se sont joints aux manifestants de Ferguson pour réclamer la vérité sur les circonstances de la mort d'un jeune Noir tué par un policier blanc et dénoncer le système pénal de leur pays.

«Il y a des milliers de Ferguson en Amérique», estime Ray Lewis, un ancien policier blanc à la retraite depuis 8 ans. «Tout le système est corrompu (...). Les Noirs le savent bien car ils en sont les victimes toute leur vie».

«Ces gens ont été exploités et opprimés toute leur vie et voilà qu'un de leurs policiers a peut-être assassiné l'un des leurs», explique à l'AFP cet homme blanc qui a servi 24 ans dans la police de Philadelphie (est).

Aujourd'hui militant engagé - il avait manifesté en uniforme à New York en 2011 aux côtés des Occupy Wall Street - il est venu dans cette banlieue de St Louis (Missouri) pour dénoncer la militarisation de l'équipement policier, la privatisation des prisons et le système de rétribution des arrestations en heures supplémentaires.

Empathie

Matthew Fogg, un ancien policier fédéral à Washington, affirme lui aussi que «l'Amérique reste un pays plutôt divisé sur la question raciale». «Les relations entre les Noirs et les forces de l'ordre sont dans un triste état».

Ce Noir, qui a remporté en 1998 un procès contre l'Etat pour une affaire de discrimination raciale dans les rangs de la police fédérale, explique qu'il existe des sanctuaires aux Etats-Unis qui échappent aux opérations anti-drogues, où des Blancs auraient pu être arrêtés.

«Les supérieurs nous disaient: Si tu vas là-bas, ces gens connaissent des juges, des avocats et des politiques et d'un coup de fil feront capoter l'opération», se rappelle-t-il.

En conséquence les Noirs ont beaucoup plus de chances d'être arrêtés et mis en prison dans des affaires de drogue que les Blancs, selon lui.

«En tant que policier, j'ai de l'empathie pour mes collègues parce que je sais par quoi on passe dans la rue (...) mais je sais aussi que là-bas, il y a une culture de l'indifférence qui fait que les choses ne bougent pas». (afp)

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