Démission du gouvernement : l'échec du pacte Valls-Montebourg-Hamon

 

Démission du gouvernement : l'échec du pacte Valls-Montebourg-Hamon

    La fin du gouvernement «Valls 1», c'est aussi celle d'une alliance de circonstances, scellée progressivement depuis 2013 entre Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Un pacte que l'on a dit renforcé au printemps par les difficultés du gouvernement Ayrault, alors que l'actuel Premier ministre apparaissait de plus en plus comme un recours naturel à Matignon.

    Manuel Valls nommé à la tête du gouvernement, le 31 mars, ses deux alliés obtiennent une promotion. Cantonné jusqu'alors au «redressement productif», Arnaud Montebourg prend le contrôle de Bercy. Benoît Hamon, lui, troque son maroquin de ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire pour un poste de ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

    Ce pacte, soufflé par l'ex-conseiller de François Hollande Aquilino Morelle, proche de Montebourg et Valls, permet notamment au Premier ministre de recentrer son image, en capitalisant sur le soutien de deux personnalités de la gauche du PS.

    Mais dès le mois d'avril, l'union apparaît précaire. Alors que début février, Manuel Valls louait encore sur France 2 «le patriotisme économique, industriel et national» porté par Montebourg, les deux quinquas divergent rapidement sur la réduction du déficit à 3 %.

    Avec les frondeurs ?

    C'est en juillet que l'entente de façade se fissure. Le ministre de l'Economie, qui présente sa feuille de route, préconise un infléchissement de la politique économique du gouvernement, déjà éreintée par les députés «frondeurs» qui s'opposent au Pacte de responsabilité à l'Assemblée nationale.

    A ce moment-là, Manuel Valls affiche encore sa solidarité avec le trublion du gouvernement, qui met régulièrement sa démission dans la balance. «Son discours n'était pas en incohérence avec la politique du gouvernement», réagit-on à Matignon. Pour le Premier ministre, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon «jouent» alors «pleinement leur rôle».

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    Ce qui n'empêche pas Manuel Valls et François Hollande, à l'approche de la rentrée politique, de taper du poing sur la table en affirmant le maintien du cap économique. Le schisme est acté durant le week-end marqué par la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) où Arnaud Montebourg, dans son fief bourguignon, fait traditionnellement sa rentrée. Arnaud Montebourg réclame à nouveau «des solutions alternatives», alors que Benoît Hamon assure dans nos colonnes que lui et son collègue ne sont «pas loin des frondeurs».

    Autant le départ d'Arnaud Montebourg est inéluctable, autant le sort de Benoît Hamon n'apparaissait pas scellé, ce lundi. Pour une raison simple, nous expliquait Matignon dimanche : «Lui n'est pas ministre de l'Economie».

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