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Bretagne : deux milliards, quatre manifs et un enterrement

Faible mobilisation samedi dans quatre villes bretonnes pour infléchir le pacte d'avenir. Son montant sera finalisé vendredi, avant une ultime manifestation des bonnets rouges

Camille Neveux , Mis à jour le

"Zéro chômage", "Pour notre avenir en Bretagne"… Quelque 6.500 à 13.000 manifestants ont brandi samedi drapeaux et pancartes "pour l'emploi" à Rennes, Saint-Brieuc, Lorient et Morlaix à l'appel de plusieurs syndicats (dont la CGT et la CFDT, mais pas FO), avec en tête de cortèges clairsemés leurs principaux leaders, Thierry Lepaon et Laurent Berger. Leur objectif? Peser sur les négociations autour du pacte d'avenir pour la Bretagne, qui sera finalisé en fin de semaine et que les syndicats jugent aujourd'hui "petit bras". "Il y a beaucoup d'argent sur la table, mais il faut aussi une réflexion sur l'alternative aux licenciements, exhorte Thierry Gourlay, secrétaire général de la CGT Bretagne. Le contrat de travail doit être sécurisé et l'argent servir aux employés, pas aux seules entreprises." Un appel entendu par Guillaume Garot, en déplacement vendredi dans la région avec le ministre du Travail, Michel Sapin. "Une dimension sociale sera donnée au pacte d'avenir", a promis le ministre délégué chargé de l'Agroalimentaire, samedi matin, avant le départ des cortèges.

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"Des mesures déjà discutées"

Les négociations se poursuivront jusqu'à vendredi avec de nouvelles réunions en Bretagne mais aussi à Paris, au sein de différents cabinets ministériels, pour boucler le financement du pacte d'avenir. "Un déplacement du Premier ministre est envisagé à Rennes le 13 décembre pour une signature officielle après son adoption par les élus au conseil régional", complète-t?on à la préfecture de région. Depuis son lancement mi-octobre , le dossier est suivi "personnellement" par Jean-Marc Ayrault. Plus d'une vingtaine de rencontres se sont tenues autour du préfet, Patrick Strzoda, et du président de région, Pierrick Massiot. "Au démarrage, beaucoup de gens ont douté de l'intérêt de ce pacte, rapporte l'élu. Aujourd'hui, ce projet ambitieux réunit nombre de parties autour de la table. Plus de 2 milliards d'euros devraient être mobilisés sur sept ans." Bernard Poignant, maire de Quimper et proche de Hollande, anticipe d'ailleurs un "essouflement" de la contestation.

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Les premières aides dites "d'urgence" ont commencé à tomber pour la filière volaille, avec 19 millions d'euros mobilisés pour les éleveurs fragilisés. Deux chantiers sont ouverts à plus long terme : le plan pour l'agriculture et l'agroalimentaire, d'une part, qui mobilisera 900 millions d'euros pour le développement des énergies renouvelables, la modernisation des bâtiments d'élevage, l'aide à la robotisation des entreprises. Le plan compétitivité, d'autre part, doit aider la Bretagne à développer les énergies renouvelables marines, les biotechnologies, la pêche et l'accessibilité du territoire (routes, lignes à grande vitesse, haut débit). Le pacte sera financé via le contrat de plan État-région (1,1 milliard espéré à partir de 2015), les différents fonds européens comme le Feader, dont l'enveloppe a doublé (à 368 millions d'euros), et les investissements d'avenir. "La BPI devrait également participer au dispositif à travers des prêts octroyés aux entreprises", souligne Pierrick Massiot.

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L'opposition bretonne dénonce, elle, "un grand flou". "Nous demandons la fin de toute ambiguïté sur l'écotaxe, des mesures de simplification non coûteuses et la fin du dumping social des Allemands", martèle Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d'Armor. L'élu battra le pavé samedi à Carhaix avec les bonnets rouges. "Ce pacte a été créé par Paris, c'est du recyclage de mesures déjà discutées, dénonce Thierry Merret, patron de la section finistérienne de la FNSEA. Nous ferons nos propres propositions samedi, mais ce sera la dernière mobilisation. Nous n'allons pas continuer si le gouvernement reste autiste." Chansons, animations et petite restauration sont aussi prévues "dans une ambiance fest-noz". Un air de fête pour clore deux mois de mobilisation.

Source: JDD papier

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