C'est un aveu d'impuissance cinglant et une nouvelle illustration de la dérive d'un pays livré aux milices armées et incapable de mener à bien le processus de transition politique. Le gouvernement démissionnaire libyen, exilé dans l'Est, a reconnu ne plus contrôler les ministères et services de l'Etat à Tripoli, lundi 1er septembre.
Une annonce qui vient confirmer que la capitale est désormais aux mains des miliciens qui ont chassé le 22 août, au prix de violents combats, leurs rivaux, proches du gouvernement démissionnaire, de l'aéroport situé au sud de la ville.
Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011 après huit mois de révolte armée, les différentes milices qui l'ont combattu font la loi dans ce pays plongé dans le chaos.
Dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi, le gouvernement provisoire dirigé par Abdallah Al-Theni a précisé que les milices armées empêchaient, sous la menace, les services de l'Etat de fonctionner dans la capitale. M. Theni, qui avait annoncé jeudi avoir remis sa démission au Parlement élu le 25 juin, a été chargé lundi par cette même assemblée de former un cabinet restreint, comprenant une cellule de crise.
Ces deux institutions siègent dans l'Est, à Tobrouk, pour échapper à la pression des milices armées. « Les sièges des ministères et des services de l'Etat à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d'y accéder et menacent leurs responsables », a dit le gouvernement.
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