Cher Steve Jobs,
J'ai bien reçu votre lettre, et je me permets de vous adresser mes plus sincères condoléances près de trois ans après votre décès. Ce 5 octobre 2011, beaucoup vous ont pleuré, ont prié pour votre repos et ont partagé leur tristesse sur les réseaux sociaux grâce à leur smartphone.
Ceci étant dit, me voilà bien surpris de votre réaction et de celle de certains, jurant être de vos disciples, suite à mon trait d'humour sur le "machin à la pomme" pour désigner votre société. Ce crime de lèse-majesté dirait à lui tout seul l'archaïsme des dirigeants français, et le mien en particulier.
Mon message est sans ambiguïté, et il fait moins de 140 caractères : le digital change le monde, c'est formidable, et la France a un grand rôle à jouer. Point final.
- Les 5 choses que l'on sait de l'iWatchLes 5 choses que l'on sait de l'iPhone 6Suivez en direct la keynote Apple
Par votre sens de l'innovation et votre ingéniosité, vous, et d'autres "géants du web", y avez grandement contribué. Vous avez poussé plus loin la recherche de qualité de service et de design, vous avez mis l'utilisateur au centre et parié sur la contribution de tous. A cela, il faut rendre un vibrant hommage.
"Think different" prôniez-vous, alors permettez-moi d'apporter une autre réflexion.
De vraies questions se posent sur les modèles et pratiques de ces "géants". Naviguer, lire des pages, télécharger des applications laisse des traces et des données qui sont conservées, parfois piratées et observées, le plus souvent commercialisées. Les utilisateurs méritent des réponses concrètes aux questions du droit à l'oubli et de la protection des données.
Que ceux qui se réclament de vous, s'attelent à penser l'avenir du web, ainsi, ils seraient fidèles à votre esprit d'innovation. J'encourage les élèves à dépasser le maitre ! Car si l'avenir du web est important, c'est le futur de la France qui m'intéresse et le digital, comme d'autres secteurs bâtis sur la recherche et l'innovation, sont porteurs d'une croissance durable et réelle.
Je me demande finalement si les "archaïques" ne sont pas ceux qui se réclament abusivement de vous. En s'autoproclamant gardiens du temple Apple pour en interdire toute critique, ils deviennent eux-mêmes conservateurs.
Bref, votre tout premier slogan était "byte into an Apple", visiblement la dérision s'en est allé avec vous. Ne restent que vos objets et, en ce mardi 9 septembre, je vais pouvoir découvrir ce que la dernière Keynote nous réserve.
Reposez en paix #RIP