“J’ai un message pour les Ecossais : ayez peur, ayez très peur !”, écrit Paul Krugman dans The New York Times. Dans sa tribune, intitulée “Ecossais, qu’est-ce qui vous prend ?”, l’économiste américain estime que “les risques [pour l’Ecosse] de tracer son propre chemin sont énormes. On peut penser que l’Ecosse ressemblerait au Canada, mais il est plus probable qu’elle devienne un pays comme l’Espagne – sans le soleil”.

Au-delà des similitudes entre l’Ecosse et le Canada, le Prix nobel d’économie 2008 pointe une différence de taille : l’Ecosse n’aurait pas sa propre monnaie puisque les nationalistes écossais ont fait savoir qu’ils souhaitent garder la livre sterling. Or “la combinaison indépendance politique-monnaie commune est catastrophique”, comme le montre l’exemple de l’Espagne, qui a subi une grave crise financière, comme d’autres pays de la zone euro. “Partager une monnaie sans partager le même gouvernement est très dangereux”, insiste Paul Krugman.

De plus, “une Ecosse indépendante qui utiliserait la livre britannique pourrait se retrouver dans une situation encore plus pénible que les pays de la zone euro, puisque ces derniers ont au moins leur mot à dire en ce qui concerne la façon dont est dirigée la banque européenne”.

“Après ce qui s’est passé ces dernières années [dans la zone euro], je trouve incroyable que l’Ecosse envisage de suivre son propre chemin”, poursuit l’économiste, qui accuse implicitement le camp nationaliste de faire miroiter aux Ecossais un avenir économique florissant. “Si vraiment les électeurs écossais croient que devenir un pays indépendant sans disposer de sa propre monnaie ne présente pas de risque, alors ils ont été induits en erreur.”