Yahoo! a plié, Yahoo! a rompu, mais Yahoo! veut faire toute la vérité sur la manière dont il a été amené, à partir de 2008, à transmettre des données sur ses utilisateurs à l'administration américaine dans le cadre du programme de surveillance des communications Prism.
Dans un message posté jeudi 11 septembre sur l'un des blogs officiels du groupe, Ron Bell, responsable des questions juridiques chez Yahoo!, affirme que les autorités ont été jusqu'à menacer le géant de l'Internet d'une amende de 250 000 dollars par jour en 2007-2008, pour le contraindre à dévoiler des données au nom de la sécurité nationale.
ATTAQUES EN CONSTITUTIONNALITÉ
Ces révélations sont faites alors que les restrictions d'accès au dossier de 1 500 pages retraçant le bras de fer entre la firme et l'administration américaine ont été levées. « Les documents publiés montrent comment [ils ont] dû combattre à chaque étape pour [s']opposer aux mesures de surveillance de l'administration », affirme Ron Bell.« Les documents publiés montrent comment [ils ont] dû combattre à chaque étape pour [s']opposer aux mesures de surveillance de l'administration »
« Les documents publiés montrent comment [ils ont] dû combattre à chaque étape pour [s']opposer aux mesures de surveillance de l'administration », explique le responsable de Yahoo!, ce que corroborent les documents que l'AFP a pu consulter. Dans un passage, le groupe dit ainsi que les demandes de l'administration « sont inconstitutionnelles, parce qu'elles permettent une surveillance sans mandat de communications personnelles de citoyens américains (…), et qu'elles n'étaient pas justifiables ».
« UNE IMPORTANTE VICTOIRE POUR LA TRANSPARENCE »
Selon le dossier, le groupe américain a été finalement contraint de céder aux injonctions de l'administration après avoir été débouté par deux juridictions chargées de contrôler les opérations de renseignement. Un document daté du 14 mai 2008 montre ainsi que Yahoo! a finalement commencé à livrer les données concernant « les utilisateurs prioritaires de messageries électroniques que le gouvernement voulait surveiller ».
Révélé par l'ancien espion américain Edward Snowden, le programme Prism de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) permet d'intercepter les communications électroniques de personnes étrangères et se situant vraisemblablement à l'étranger. Selon les documents d'Edward Snowden, Facebook, Google, Microsoft, Apple, AOL, Skype et Yahoo! sont associés à ce programme même si ces sociétés ont toujours nié donner un accès direct à leurs serveurs.
Dans son message, Yahoo! ne révèle pas l'ampleur des données livrées aux autorités mais se félicite d'avoir obtenu le retrait des restrictions d'accès aux 1 500 pages de documents qui avaient été classés confidentiels. « Nous estimons qu'il s'agit d'une importante victoire pour la transparence et nous espérons que ces archives contribueront à promouvoir un débat éclairé sur la relation entre la vie privée, une procédure équitable et la collecte d'informations liées au renseignement », souligne le responsable de Yahoo! dans son message.
Regarder la vidéo : Snowden, un an après : ce qui a changé
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu