Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Londres en première ligne contre l'Etat islamique après l'exécution d'un otage britannique

Les djihadistes ont revendiqué, dans une vidéo authentifiée par le Foreign Office, la décapitation de David Haines en riposte à l'engagement de Londres dans la coalition contre l'EI.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 14 septembre 2014 à 00h36, modifié le 26 septembre 2014 à 12h10

Temps de Lecture 3 min.

Le premier ministre britannique David Cameron le 14 septembre.

La vidéo dans laquelle l'Etat islamique (EI) revendique la décapitation de l'otage David Haines a été authentifiée, a annoncé le ministère des affaires étrangères britannique, dimanche 14 septembre. Cette vidéo, montrant la mise à mort du travailleur humanitaire britannique, avait été signalée la veille par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Engagé dans l'humanitaire depuis 1999, David Haines avait été enlevé en Syrie en mars 2013 au moment où il effectuait sa première mission pour l'ONG française Acted en tant que responsable de la logistique, dans le camp de réfugiés d'Atmeh, près de la frontière turque.

Lire le portrait : Qui est David Haines ?

Acted a annoncé dimanche qu'elle allait porter plainte à Paris pour assassinat, enlèvement et séquestration. Il faut « qu'un jour ils soient jugés », a déclaré Frédéric Roussel, cofondateur et directeur du développement de l'organisation humanitaire, même si ce geste pouvait sembler « symbolique » au vu de la situation sur le terrain.

« VOUS ÊTES ENTRÉS DANS UNE COALITION CONTRE L'EI »

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

L'otage a été décapité en représailles de l'entrée du Royaume-Uni dans la coalition destinée à combattre le groupe djihadiste, selon le discours tenu par son bourreau. Ce dernier, qui s'exprime avec un fort accent britannique, s'adresse au premier ministre David Cameron dans un message à l'attention des « alliés de l'Amérique » :

« Vous êtes volontairement entrés dans une coalition avec les Etats-Unis contre l'Etat islamique, comme votre prédécesseur Tony Blair l'a fait avant vous, suivant une tendance parmi nos premiers ministres britanniques qui ne peuvent pas trouver le courage de dire non aux Américains. »

Cet homme, qui pourrait être le même que dans les vidéos des exécutions des deux journalistes James Foley et Steven Sotloff, menace par ailleurs d'exécuter un autre otage britannique, qui apparaît à la fin de la vidéo.

LONDRES DÉTERMINÉ À « DÉTRUIRE L'ÉTAT ISLAMIQUE »

Son exécution intervient après que Londres a annoncé cette semaine l'envoi pour 2 millions d'euros de mitrailleuses lourdes et de munitions aux forces kurdes d'Irak, afin de lutter contre les djihadistes. Avant cette annonce, le Royaume-Uni avait envoyé de l'aide humanitaire et des armes provenant de pays tiers en Irak.

David Cameron a convoqué dimanche une réunion de crise à Londres en présence de hauts responsables militaires, et a immédiatement réagi sur Twitter en condamnant le « meurtre odieux » de David Haines : « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour traquer ces meurtriers et s'assurer qu'ils répondent de leurs crimes, qu'importe le temps que cela prendra. »

L'exécution de cet otage propulse ainsi le Royaune-Uni au premier rang des pays déterminés à éradiquer l'Etat islamique, mais l'implication de David Cameron, traumatisé par un vote de défiance contre ses projets de bombardements en Syrie l'an dernier, a été jusqu'ici prudente. « Pas à pas, nous devons repousser, démanteler et finalement détruire l'Etat islamique », a-t-il déclaré dans une allocation télévisée, s'engageant à prendre « toutes nouvelles mesures nécessaires », sans toutefois en préciser la nature.

« Les Etats-Unis mènent une action militaire directe. Nous les soutenons. Des [avions] Tornados britanniques et des appareils de reconnaissance ont apporté leur concours. Mais il n'est pas question de déployer des forces combattantes au sol. (...) Nous n'agirons pas isolément. »

SOUTIEN DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Le président américain, Barack Obama, a exprimé sa solidarité avec le Royaume-Uni et a fermement condamné « le meurtre barbare » de l'otage. L'Elysée, de son côté, a dénoncé un « odieux assassinat » qui « montre une nouvelle fois combien la communauté internationale doit se mobiliser contre Daech [acronyme arabe de l'EI], organisation de la lâcheté et de l'abjection. » 

La chancelière allemande, Angela Merkel, a exprimé son « horreur » face à « l'acte injustifiable des terroristes, qu'il faut punir » tandis qu'un porte-parole de la diplomatie européenne affirmait que l'UE, après cette décapitation, « était plus déterminée que jamais à soutenir les efforts internationaux en vue de lutter contre les groupes terroristes qui mettent en danger la stabilité internationale ».

Le Conseil de sécurité de l'ONU a également fait part de son indignation face à un « meurtre lâche et haineux ». Dans un communiqué adopté à l'unanimité de ses quinze membres, il estime que « de tels actes de barbarie (...) ne font que renforcer leur détermination » de mobiliser les gouvernements afin de combattre les groupes jihadistes.

Pour lutter contre l'EI, qui a proclamé un « califat » sur de larges zones d'Irak et de Syrie, Washington s'efforce de mettre sur pied une vaste coalition internationale. La conférence pour la paix et la sécurité en Irak qui se tient lundi à Paris, a pour ambition de poser les jalons d'une lutte contre le groupe djihadiste.

Le Monde avec AFP et Reuters

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.