L'ancien ministre des finances Pierre Moscovici prendra ses nouvelles fonctions de commissaire européen aux affaires économiques le 4 novembre. Dans « Le grand rendez-vous » iTélé-Europe 1-Le Monde, diffusé dimanche 14 septembre, il a vanté les mérites de l'harmonisation fiscale à l'échelle européenne, en insistant sur un exemple précis : la taxe sur les transactions financières, qu'il aura pour charge de mettre en place.
Cette proposition de la Commission européenne, qui concerne onze pays pour le moment, prévoit d'imposer à 0,1 % les actions et les obligations, et à 0,01 % les produits dérivés. Une taxe qui pourrait rapporter, selon Bruxelles, 35 milliards d'euros par an.
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Ce qu'il a dit :
« J'ai été le premier avec Wolfgang Schäuble à signer une lettre pour que nous soyions capables de mettre en place cette coopération renforcée à onze. Le premier. Et j'ai toujours été dedans, j'ai toujours eu une vision ambitieuse de cela, je continuerai bien sûr. »
Amnésie
En juillet 2013, celui qui était alors ministre des finances se montrait bien moins enthousiaste à l'égard de ce projet :
« La proposition de la Commission m'apparaît excessive et risque d'aboutir au résultat inverse. (...) La taxe sur les transactions financières suscite des inquiétudes quant à l'avenir industriel de la place de Paris et quant au financement de l'économie française. »
Ce n'est pas le premier revirement de Pierre Moscovici concernant ce projet de taxe. Début 2013, alors que la Commission venait de donner son accord, il avait qualifié cette décision d'« historique » , au diapason du gouvernement qui se félicitait d'avoir tenu une promesse de campagne du candidat Hollande. Il avait fait part, quelques semaines plus tard, du volontarisme de la France sur le sujet : « Nous voulons aller vite, nous voulons aller fort. C'est un objectif politique majeur [qui] est soutenu par toute la majorité. »
« Nous voulons aller vite, nous voulons aller fort. C'est un objectif politique majeur [qui] est soutenu par toute la majorité. »Ses premières réserves étaient apparues après les avertissements de six fédérations et associations professionnelles, farouchement opposées au projet, qui avaient évoqué la suppression de 30 000 emplois. Des arguments assez classiques qui avaient alors, semble-t-il, été entendus du côté de Bercy.
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