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Économie

Le gigantesque pactole sur lequel sont assises les entreprises

Mille milliards d'euros: les sociétés d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient n'ont jamais détenu autant de cash. Pourtant, elles restent encore très frileuses.
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Cash des sociétés cotées en Europe
Cash des sociétés cotées en Europe
(c) Deloitte

Les réserves de cash des entreprises en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient (zone EMEA) n'ont jamais été aussi importantes. Près de 936 milliards d'euros, soit presque un billion, dorment tranquillement dans les comptes bancaires des sociétés cotées. Du jamais vu. C'est 40% de plus qu'en 2007, souligne une étude Deloitte publiée ce lundi 15 septembre. 

Mais cet immense pactole qui sommeille révèle des disparités tout aussi importantes. En effet, les trois-quarts de ces liquidités appartiennent à seulement 17% des entreprises. Et si en moyenne le montant de ces réserves atteint 170 millions d'euros par société, en réalité, cette somme est tirée vers le haut par les 5% de groupes cotés qui détiennent plus de 1 milliard d'euros dans leurs caisses.

En France, les groupes du CAC 40, avec en tête Total, Airbus Group ou encore Renault, affichent des trésoreries élevées, dépassant largement les 5 milliards d'euros. D'une manière générale, l'industrie et le secteur de l'énergie arrivent à mettre plus d'argent de côté que la distribution et les entreprises technologiques. 

Cette étude alimente la polémique sur les montagnes de cash qu'accumulent les sociétés cotées à travers la planète. Si la prudence pouvait aisément se comprendre au plus fort de la crise, entre 2008 et 2010, elle est plus difficile à expliquer maintenant que les entreprises ont renforcé leurs bilans et se sont restructurées. D'autant que la croissance repart dans plusieurs régions du monde, comme aux Etats-Unis et en Afrique et que les Banques centrales abondent les marchés de liquidités.

S'ils se montrent frileux lorsqu'il s'agit de réinjecter leurs réserves dans l'économie réelle, les grands groupes n'hésitent pas en revanche à récompenser généreusement leurs actionnaires. Au 1er trimestre 2014, les dividendes versés dans le monde ont augmenté de près d'un tiers par rapport à l'an passé. Autre symptôme de cet excès de liquidités: la fièvre des fusions-acquisitions. SFR-Numericable, AstraZeneca-Pfizer, TWC-Comcast, Alstom-General Electric: les projets de rachats repartent depuis quelques mois même s'ils concernent principalement les multinationales.

Les Français très prudents

Cependant, les dirigeants semblent être à un moment charnière et, loin de la tentation de se constituer un matelas de sécurité, 59% des entreprises déclarent vouloir investir dans les 12 prochains mois. Mais il reste encore du chemin. 31% souhaitent toujours prioritairement améliorer leur bilan et 9% récompenser leurs actionnaires quand un quart veut à la fois verser des dividendes et investir dans la R&D et l'appareil productif. En la matière, les Français sont parmi les plus prudents en Europe. Seuls 26% des Français veulent investir contre 37% des Allemands. Par contre, il sont 11% à désirer récompenser leurs actionnaires, contre 3% outre-Rhin.

 

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