Vidéos. La petite phrase, le tollé et les regrets

Pour soigner la France "malade" du chômage de masse, le ministre de l'Economie veut agir. Pas par "de grandes réformes" mais une série "de petits déverrouillages". A l'appui de sa démonstration, ce mercredi matin sur Europe 1, Emmanuel Macron a pris l'exemple des employés licenciés des abattoirs Gad : "une majorité de femmes", "pour beaucoup illettrées" à qui on ne peut pas demander "d'aller travailler à 50 ou 60 km" faute de permis de conduire. Des déclarations qui ont provoqué de vives réactions. Dès la fin de la matinée, son ministère contactait Le Télégramme pour concéder un mot "extrêmement blessant". Et devant l'Assemblée nationale, en début d'après-midi, Emmanuel Macron a présenté ses regrets. > L'illettrisme "marginal" à Gad explique l'ex-délégué FO > "Inadmissible" : la réaction... et l'invitation d'une ex-Gad > Vent de fronde sur les réseaux sociaux > Les réactions des politiques bretons > Affaire Macron. La mécanique du buzz

Il veut "créer de l'activité partout où c'est possible" et cela par "une série de petits déverrouillages" qui relèvent du quotidien, notamment. Emmanuel Macronétait ce mercredi matinl'invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.
A l'appui de sa démonstration, le ministre de l'Economie a cité le coût du permis de conduire, "en moyenne 1.500 euros, que l'on ne peut passer qu'en attendant des mois, parfois des années".
Et pris l'exemple d'un de ses dossiers : les abattoirs Gad, avec la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau (29) entraînant le licenciement de près de 900 salariés et la mise en liquidation de celui de Josselin (56). "Il y a dans cette société une majorité de femmes, pour beaucoup illettrées", a déclaré le ministre de l'Economie. "Pour beaucoup on leur explique vous n'avez pas d'avenir à Gad ou aux alentours, allez travailler à 50 ou 60 km. Ces gens-là n'ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? Il faut payer 1.500 euros, il faut attendre un an ? ça aussi ce sont des réformes du quotidien, ça va créer de la mobilité et de l'activité".
 

"Je n'ai pas voulu blesser des salariées"

Face aux réactions suscitées par ces propos, le ministère de l'Economie a réagi, précisant au Télégramme qu'il n'y avait "aucun mépris envers les salariés" de Gad. [L'intégralité de la réaction de l'entourage du ministre
Et devant les députés de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a présenté son "regret" "pour les propos tenus ce matin, si j'ai blessé et parce que j'ai blessé des salariées. C'est inacceptable et ce n'est pas ce que j'ai voulu faire".

"Mes excuses vont aux salariés que j'ai pu...par emmanuel-macron

"Une maladresse plus qu'autre chose"

Sur les réseaux sociaux, les réactions ont flambé. Les internautes du Télégramme aussi continuent à être très nombreux à commenter les propos du ministre.
Sur le fond des freins à l'emploi, peu de critiques. A l'instar d'Olivier Le Bras, l'ancien délégué FO de Gad-Lampaul : il estime qu'effectivement illettrisme et absence de permis de conduire peuvent constituer des freins à l'emploi. Mais ce sont des réalités "marginales" chez Gad.

Une ex-salariée : "inadmissible"

Joëlle Crenn, ex-salariée de Gad elle aussi et présidente de "Sauvons Lampaul" est plus radicale : elle juge ces propos "inadmissibles" de la part d'un ministre. Elle l'invite lui et ses collègues du gouvernement "à venir le 27 septembre à la grande fête que nous organisons sur le parking des ex-abattoirs Gad. Qu'ils viennent et ils vont voir de quoi on est capables !".    

"Il essaie de nous défendre mais il n'utilise pas les bons termes"

Pour Rachel Reault, une autre ancienne salariée des abattoirs de Lampaul-Guimiliau, l'illettrisme ne concerne "qu'un nombre infime" des 889 licenciés. Et ne cache pas qu'elle est "estomaquée" par les déclarations du ministre : "Il essaie de nous défendre mais il n'utilise pas les bons termes. Nous sommes prêts à faire des kilomètres pour trouver un emploi, mais qu'ils baissent leur taxe carburant. Ici, on n'a pas les bus, le métro, et tous les transports qu'il y a à Paris. Les ministres sont hors contexte, dans leur bulle, ils balancent des chiffres mais ne connaissent pas la réalité. Ils ont des a priori sur le monde ouvrier." 
Des excuses, Rachel Reault en attend. Mais elle tient aussi à le souligner : "on a vécu une injustice et on a toujours su rester dignes, non violents... et respectueux".

 
>Réécouter l'interview (autour de 08h25)
>Gad dans la tourmente : notre dossier
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