Doctorat de Cambadélis : l'université dément toute usurpation

 

Doctorat de Cambadélis : l'université dément toute usurpation

    Jean-Christophe Cambadélis, l'actuel premier secrétaire du Parti socialiste, aurait usurpé ses diplômes universitaires, selon les révélations de Mediapart ce mercredi matin, qui s'appuie sur le livre* de Laurent Mauduit, l'un de ses cofondateurs. Une information que l'université de Paris-VII a démentie dans la soirée, «après vérification».

    Selon le site d'information en ligne, l'ancien dirigeant du syndicat étudiant UNEF s'est tout simplement inscrit en doctorat alors qu'il n'avait aucun diplôme antérieur - licence, maîtrise ou DEA - le lui permettant. Mais le patron du PS, rétorque dans une mise au point mise en ligne cet après-midi que son «vieil ami» du temps où ils étaient troskiste instruit «mon procès car je suis entré au Parti socialiste qui n'est plus pour lui un parti de gauche».

    D'après Laurent Mauduit, l'élu parisien aurait d'abord fabriqué un faux diplôme, un DU (Diplôme Universitaire), qui n'a pas de portée nationale, avant de bénéficier de l'aide de Pierre Fougeyrollas, un sociologue et anthropologue ancien résistant, et également membre de l'OCI (Organisation communiste internationaliste), le mouvement trotskiste dont faisait partie Cambadélis.

    C'est ce dernier, référence morale et universitaire, qui assure à l'administration de Paris-VII qu'il a vu les diplômes du jeune étudiant Cambadélis et valide son inscription en doctorat. Selon des témoins de l'époque, retrouvés par Laurent Mauduit, «ce genre de procédé n'était jamais arrivé avant, ni depuis».

    Un pot de 400 personnes pour fêter ce doctorat

    En 1985, et pas en 1987 comme annoncé par Wikipedia et comme retenu par la plupart des médias, Cambadélis passe donc la soutenance de sa thèse «Bonapartisme et néocorporatisme sous la Ve République» devant un jury composé, notamment, de proches. Une thèse «médiocre», selon le site d'informations, et dans laquelle Cambadélis remercie Pierre Fougeyrollas qui «a permis que ce que travail soit mené à bien». Il organise ensuite un pot avec... 400 personnes !

    Mercredi soir, l'université de Paris-VII qui a déploré «la mise en cause» de l'université et, «après vérification», a assuré, dans un communiqué, que «le cursus universitaire de M. Cambadélis dans l'établissement ainsi que l'obtention de son doctorat se sont réalisés de manière tout à fait régulière».

    Comme le précise Mediapart, Cambadélis est très discret sur ce diplôme qu'il a tant convoité. Pas de mention sur son blog personnel, peu de commentaires en public... Sera-t-il obligé de réagir maintenant ?

    *«Ã? tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient», éditions Don Quichotte, en libraire le 18 septembre

    Le Parti de gauche demande à voir

    Dans la classe politique, l'affaire a suscité une forte réaction du Parti de gauche (PG) , réclamant que «le premier secrétaire du PS produise ses diplômes». «Le principe d'égalité républicaine ne tolère ni passe-droit ni privilège. Si monsieur Cambadelis n'a pas eu de DEUG, de Licence, et de DEA, le titre de docteur doit lui être retiré et les sanctions les plus sévères doivent être prises contre cette fraude, tant sur le plan politique qu'académique», a estimé dans un communiqué la secrétaire nationale du Raquel Garrido.