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Joël Mergui : « Il y a une nouvelle forme d'antisémitisme en France »

Le président du Consistoire central, appelle, dans un entretien au « Monde », à une réaction de la société contre la montée de l'antisémitisme.

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Publié le 18 septembre 2014 à 12h29, modifié le 18 septembre 2014 à 16h06

Temps de Lecture 2 min.

Joël Mergui, le président du Consistoire central, le 21 juillet à Paris.

Quelques heures avant le discours de Manuel Valls dans la grande synagogue de la rue de la Victoire, à Paris, jeudi 18 septembre, Joël Mergui, le président du Consistoire central, appelle, dans un entretien au Monde, à une réaction de la société française contre la montée de l’antisémitisme.

Lire l'intégralité de l'entretien en édition abonnés : Article réservé à nos abonnés « Notre signal d'alerte doit être pris au sérieux »

Cet été, les agressions dirigées spécifiquement contre la communauté juive ajoutées aux quelques slogans « Mort aux juifs » entendus au mois de juillet dans les rues de Paris ont ravivé les angoisses d'une population déjà secouée par l'augmentation des actes antisémites répertoriés en France depuis les attentats de Toulouse et de Montauban, en mars 2012.

Conscient de cet état d'esprit, Manuel Valls devait reconnaître l'ampleur du regain d'antisémitisme et exposer des actions destinées à « revivifier » la politique de lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Le premier ministre devrait également évoquer le nombre des départs vers Israël, dont l'Agence juive assure qu'ils ont significativement augmenté depuis le début de l'année.

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Le nombre de juifs français qui partent en Israël augmente nettement cette année. Pourquoi ?

Joël Mergui : L'inquiétude est profonde chez les juifs de France. La remontée de l'antisémitisme à partir des années 2000, que l'on espérait conjoncturelle, est devenue chronique. Le pic actuel des départs, le plus important depuis la création de l'Etat d'Israël, est la conséquence de l'augmentation des actes antisémites et, de manière quasi directe, des attentats de Toulouse et de Montauban en 2012. Le temps que les familles prennent conscience que Toulouse n'a pas donné un coup de frein, mais un nouvel élan à l'antisémitisme, puis qu'elles organisent un départ, il faut quelques mois.

Quelles peuvent être les conséquences de ces départs ?

Mes prédécesseurs ont géré la croissance de la communauté juive. Aujourd'hui, nous risquons de devoir gérer sa décroissance. Elle a cru en la France. Elle s'interroge aujourd'hui sur son avenir. De l'attitude de la société française, de sa réactivité au moment présent dépendra l'avenir de la communauté. Le djihadisme, qui fait partie de cette nouvelle forme d'antisémitisme, c'est une haine des juifs et de l'Occident, une haine des valeurs de la République qui sont complètement parallèles aujourd'hui.

J'appelle notre société à voir ce parallélisme avant qu'il ne soit trop tard. Il y a une nouvelle forme d'antisémitisme en France. Ce signal d'alerte que la communauté juive, par son histoire, est en mesure de lancer à la France et à l'Europe doit être pris très au sérieux.

Qu'attendez-vous de l'Etat ?

Les pouvoirs publics ont pris conscience de la gravité de la situation. Des mesures de protection de nos lieux de culte ont été prises. Mais on ne peut pas s'en contenter. J'ai envie que la France trouve d'autres solutions que de nous mettre sous protection policière permanente. Il faut des résultats.

Il faut un travail de prévention et d'éducation au travail, sur Internet, dans les prisons… Les relais d'opinion se sont trop peu exprimés: enseignants, sportifs, artistes, parents, journalistes. L'antisémitisme n'est pas que le problème des juifs. Le malaise des juifs dans une société signifie nécessairement que cette société commence à aller mal. Elle doit se réveiller.

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