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Déjà 3 000 morts cette année en Méditerranée

Alors que 700 personnes ont péri en une semaine en tentant la traversée vers l'Europe, retour en chiffres sur l'année la plus meurtrière en Méditerranée.

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Publié le 19 septembre 2014 à 12h46, modifié le 19 septembre 2014 à 12h46

Temps de Lecture 1 min.

« Le nombre de décès au large des côtes européennes est choquant et inacceptable », s'est indigné William Lacy Swing, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), au lendemain du drame du 12 septembre au cours duquel 500 migrants se sont noyés après le naufrage délibéré de leur bateau.

Et l'hécatombe continue : depuis le 10 septembre, au moins 287 autres personnes ont disparu en mer en tentant de traverser la Méditerranée, portant à près de 3 000 le nombre de morts cette année, selon les estimations de l'OIM.

C'est déjà quatre fois plus qu'en 2013, six fois plus qu'en 2012, et le double de 2011 – l'année des « printemps arabes ».

Lire (en édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Nouveaux naufrages meurtriers en Méditerranée

Nous avons répertorié près de 1 900 de ces morts et disparitions depuis le 2 janvier sur la carte ci-dessous à partir de sources publiques (presse, gardes-côtes, Nations unies) et du travail mené par les équipes de journalistes de The Migrant Files et de Fortress Europe.

Sur la carte, chaque cercle représente la mort d'un ou de plusieurs migrants. Plus le cercle est grand, plus le nombre de morts est important. Les cercles tirent vers le rouge lorsqu'il y a un grand nombre d'événements dans la même zone.

Des zones noires entre Libye et Italie

« Couloirs de la mort » : la côte ouest de la Libye, d'un côté, le détroit de Sicile et les abords de l'île italienne de Lampedusa, de l'autre, concentrent la majorité des naufrages et accidents.

La proximité relative des côtes – dans certains cas – et donc de gardes-côtes (du moins côté européen) et un trafic maritime plus soutenu (notamment entre Malte et la Sicile) peuvent expliquer cette « concentration » par le seul fait de la présence de secours, de survivants et de témoins. Entre les deux, des étendues de haute mer.

Une explosion du nombre d'arrivées sur les côtes européennes

Cette série de naufrages s'inscrit dans un contexte d'explosion du nombre de traversées :  130 000 migrants ont déjà atteint les côtes européennes cette année, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, contre 60 000 l'année dernière.

Parmi eux, près de 110 000 ont débarqué sur le littoral italien, venant en grande majorité de Libye, où l'instabilité et les formes d'anarchie qui règnent depuis la chute du régime de Kadhafi ont grandement facilité la tâche des passeurs. C'est la route dite de la « Méditerranée centrale ».

Une augmentation des passages déjà notée en début d'année par Frontex, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l'Union européenne (UE).

Dans son dernier rapport, relatif au premier trimestre 2014, Frontex note que le nombre de migrants détectés (10 799) par les gardes-côtes en Méditerranée centrale est le plus élevé depuis le premier semestre 2011.

A la différence qu'au début de l'année 2011, migrants et passeurs – profitant du vide sécuritaire créé par l'effondrement du régime de Ben Ali – choisissaient alors une route directe et plus courte en visant l'île italienne de Lampedusa à partir des côtes tunisiennes.

Cette année, la majorité des embarcations sont, on l'a vu, parties de Libye pour tenter d'atteindre les côtes de Sicile : un voyage beaucoup plus long. Entre le 15 et le 19 septembre, plus de 5 500 personnes ont encore été secourues par la marine italienne.

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