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Plus de 70 pays sont encore infestés par les mines et les restes d'explosifs

L'édition 2013 de la Pyramide de chaussures, à Paris. THOMAS SAMSON/AFP

Chaque année, des mines antipersonnel et restes d'explosifs de guerre (REG) font des milliers de victimes, civiles pour la plupart. Samedi 20 septembre, Handicap international organise dans 30 villes de France la 20e édition de la Pyramide de chaussures, devenue symbole de la lutte contre ce fléau.

Depuis 1965, près de 440 millions de sous-munitions ont été déversées dans le monde. Ces explosifs blessent ou tuent encore aujourd'hui des milliers de personnes dans plus de 70 pays. On compte aujourd'hui près de 3000 victimes chaque année. Un chiffre considérable, même s'il est bien inférieur à celui des années 1990. On comptait alors 22.000 victimes par an.

Le combat d'Handicap International a débuté il y a plus de 30 ans. Son engagement pour l'interdiction de ces armes conventionnelles, - pour lequel elle fut décorée, conjointement avec cinq autres ONG, du prix Nobel de la paix en 1997 - a permis la signature de deux traités majeurs pour le droit international humanitaire. Les traités d'Ottawa (1997) et d'Oslo (2008) interdisent l'utilisation, la production, le commerce et le stockage des mines antipersonnel et des bombes à sous-munitions (BASM) et oblige les États parties à détruire leurs stocks, à dépolluer leurs territoires et à porter assistance aux victimes de ces armes.

Depuis, le nombre de bombes antipersonnel a diminué drastiquement, et leur commerce est officiellement éradiqué. On compte 28 pays «libres de mines», et le Mozambique - qui faisait partie des pays les plus minés au monde - devrait être le prochain sur la liste. «Il aura fallu 18 ans pour éradiquer ce fléau», note Handicap international, qui s'est engagée dès 1986 dans ce pays d'Afrique.

«L'État de guerre se maintient tant que le danger reste présent»

En 2014, des puissances majeures, dont les États-Unis, la Chine, l'Iran, la Russie et Israël, n'ont toujours pas signé le traité de 2008. Dans certains pays, le nombre de victimes civiles augmente.

En Afghanistan, l'un des pays les plus infestés de REG (Restes d'explosifs de guerre) au monde, la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) dénonce une augmentation de 14 % du nombre de victimes civiles au cours des six derniers mois, par rapport à 2013. Selon les porte-parole des Nations unies, cela serait dû à «l'augmentation des opérations militaires» et à «la cadence accélérée des fermetures de bases et champs de tirs de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) sans que ne soit retirés au préalable les engins explosifs présents».

Pour la fin de l'année, l'Otan se prépare à retirer ses troupes d'Afghanistan, après plus de dix ans de présence. Depuis les élections présidentielles d'avril, la situation politique est extrêmement incertaine, et la stabilité souffre des craintes de violences ethniques et d'une rébellion des talibans. L'association prévient que «le retrait des troupes ne doit pas coïncider avec un abandon de la population afghane». «L'état de guerre ne s'arrête pas lorsque les troupes se retirent. Il se maintient tant que le danger reste présent».

La pyramide de chaussures organisée samedi dans 30 villes de France est vue comme une action symbolique pour «mobiliser les citoyens contre ces armes de lâches». Pour le docteur Jean-Baptiste Richardier, cofondateur de Handicap International, «la pyramide incarne les souffrances des victimes, conséquences de la désinvolture des grandes puissances de ce monde». Elle permet à chacun de se mobiliser, de s'informer, de prendre part à des animations, et de rajouter son nom sur la pétition de Handicap International, déjà signée par deux millions de personnes à travers le monde.

Plus de 70 pays sont encore infestés par les mines et les restes d'explosifs

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9 commentaires
  • paladar

    le

    C'est un traité postiche, car les mines sont des armes tellement faciles a produire, que n'importe qui peut en fabriquer presque artisanalement.
    Des millions sont stockées dans tous les arsenaux des pays du tiers monde, de diverses fabrications; il en existe encore de fabrication Italienne de la II° guerre mondiale, en Libye! Et elles sont très vicieuses.
    Je connais bien le sujet pour avoir travaillé à la Direction Technique des Armement Terrestre, en temps que cadre technique.

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