Partager
Économie

Comment l'Argentine utilise des drones pour lutter contre la fraude fiscale

L'administration fiscale de Buenos Aires a trouvé un moyen judicieux pour contrer la fraude en Argentine, ce qui ennuie beaucoup de contribuables...
réagir
Drone - Missions casse-cou
Drone de marque Redbird.
Redbird

L'administration fiscale a trouvé un moyen judicieux pour contrer la fraude en Argentine : un drone qui prend des photographies aériennes pour détecter maisons, piscines ou champs de soja non déclarés.

Le système Mesi (comme le footballeur mais avec un seul "S") est d'une redoutable efficacité depuis son lancement en février.

Equipé d'un appareil photo, "le drone peut repérer un cm2 de maison non déclaré s'il survole un +country+", les grands quartiers privés hautement sécurisés qui fleurissent autour de Buenos Aires, assure à un journaliste de l'AFP Miguel Angel Tous, avant de lancer l'appareil-espion.

L'engin d'un mètre et demi de long ne pèse que 650 grammes et coûte 40.000 dollars. Cette technologie suisse adaptée par la Commission nationale des activités spatiales (CONAE) peut opérer jusqu'à 2.000 mètres au-dessus de la zone ciblée.

Buenos Aires regorge de maisons construites illégalement dans les "villas", les bidonvilles de l'agglomération-capitale, mais les agents du fisc orientent leurs drones vers les beaux quartiers, peuplés d'Argentins fortunés.

En ce frais matin printanier, balayé par des bourrasques de vents qui compliquent le travail du drone, les agents du fisc ont choisi d'inspecter un "country" situé 15 km à l'ouest de la capitale.

Le drone construit en matériaux composites survole de manière circulaire l'urbanisation plantée au milieu de marais, au bord d'une autoroute, avant de se figer au-dessus de l'objectif, suivant le plan de vol préalablement programmé.

Or vert dans la mire 

"Il opère de manière autonome. Il prend des milliers de photos et il revient tout seul", explique Ivan Budassi, directeur de l'administration fiscale de la province de Buenos Aires (ARBA), qui concentre 37% des 41 millions d'Argentins et 40% du PIB.

La mission est un succès, les données enregistrées en quelques minutes sont aussitôt transférées sur un ordinateur.

L'inspection du "country" comptant 60.000 mètres carrés de constructions, protégé par de hauts murs et une entreprise de sécurité privée, a mis en évidence que 52.000 m2 ont été construits illégalement et figurent sur les registres cadastraux comme des terrains non bâtis.

Cette urbanisation aux maisons à plus de 500.000 USD apparait comme une perle dans cette banlieue sud de Buenos Aires, où dominent les maisons miteuses à la merci des fréquentes inondations.

"Le drone n'a encore jamais été attaqué...."

"Le drone esquive les oiseaux. Et son GPS est très fiable. Et pour l'instant, il n'a jamais été attaqué", répond l'opérateur, interrogé sur d'éventuels coups de fusil contre le drone. Il pourrait lire les titres du journal tout en volant à 800 mètres d'altitude, affirme Miguel Angel Tous.

L'ARBA traque aussi les grands propriétaires terriens qui omettent de déclarer leur récolte.

L'Argentine est le premier exportateur mondial de soja transformé (huile, tourteaux) et comme les ventes à l'étranger sont lourdement taxées, les fraudes sont fréquentes.

"Le Mesi mesure un champ avant et après la récolte. Nous calculons l'imposition selon ces données", précise le directeur de l'ARBA, ajoutant que le système permet aussi d'identifier le type de cultures.

La province de Buenos Aires, de la taille de l'Allemagne, compte avec l'Ukraine les plaines fertiles les plus importantes du monde.

Depuis février, dans la pampa ou dans les faubourgs de Buenos Aires, "nous avons comptabilisé 120.000 fraudeurs", dit Ivan Budassi, fier d'avoir misé sur cette technologie qui a permis de capter des millions de dollars supplémentaires de revenus fiscaux.

(Avec AFP)

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications