La présidente du Front national Marine Le Pen assiste à une cérémonie en hommage aux harkis, le 25 septembre 2014 à Paris

Environ 3000 élus ont voté Front national sans y être apparenté dimanche. Marine Le Pen peut s'en réjouir.

afp.com/Eric Feferberg

Pour la première fois, deux élus Front national vont faire leur entrée au Sénat. David Rachline et Stéphane Ravier ont remporté dimanche un scrutin qui fait traditionnellement défaut au parti de Marine Le Pen, du fait de son manque d'élus locaux. Et leurs camarades battus ne sont pas en reste: ils ont, à l'échelle de la France, recueilli beaucoup plus de suffrages qu'attendus. Zoom sur la percée sénatoriale du FN.

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3000 élus non-FN séduits par Marine Le Pen

Le Front national revendique 1546 élus municipaux, 116 conseillers régionaux, deux conseillers généraux et deux députés. Dimanche, environ un millier de ces élus locaux pouvaient voter dans leur département aux sénatoriales pour un candidat de leur circonscription. Une goutte d'eau par rapport à un total de 87534 votants.

>> Comment les sénateurs sont-ils élus? Explicatons

Le parti de Marine Le Pen a finalement largement crevé ce plafond, puisque ses candidats cumulent 3929 votes sur l'ensemble de la France, selon les calculs de L'Express. C'est moins de 5% de l'ensemble, mais tout de même le quadruple ce qu'on pouvait attendre.

Le sud-est de la France, des terres qui sourient au FN

Les deux nouveaux sénateurs frontistes sont évidemment ceux qui ont recueilli le plus de suffrages dimanche, et de loin. Pour y parvenir, Stéphane Ravier (431 voix contre 300 attendues) dans les Bouches-du-Rhône et David Rachline (401 contre environ 200 attendues) dans le Var ont réuni des suffrages bien au-delà du FN.

D'autres candidats de Marine Le Pen, non élus, ont eux aussi largement dépassé les attentes. Beaucoup se situent dans le sud-est de la France, où l'on vote plus Front national qu'ailleurs:

  • dans le Gard, le département du député FN Gilbert Collard (179 voix contre environ 70 attendues)
  • dans l'Hérault (135 voix contre 90 attendues)
  • dans les Alpes-Maritimes (132 contre 60)
  • dans le Vaucluse, département de la députée FN Marion Maréchal-Le Pen (127 contre environ 80)

Seules les Alpes de Haute-Provence (14 voix) sont épargnées par la percée du FN.

Mais aussi l'Aisne, le Rhône, le Bas-Rhin...

Il n'y a pas que le sud: la percée du Front national se répand sur l'ensemble de la France. On le voit avec l'Aisne (167 voix contre environ 40 attendues), le Rhône (163 voix contre 30) ou encore le Bas-Rhin (146 contre environ 40).

Dans certains départements, l'écart entre prévisions et résultat est même spectaculaire. En Seine-Maritime, le FN ne pouvait compter que sur une cinquantaine d'élus. Il termine avec 161 voix dans le département.

Le parti de Marine Le Pen a aussi recueilli 90 voix dans le Calvados, alors qu'il n'y possède que deux conseillers municipaux... Net écart aussi dans la Somme, où la liste FN a obtenu 88 voix alors que le parti n'y a qu'une petite quinzaine d'élus locaux.

Derrière les chiffres, ces résultats montrent que des milliers d'élus divers-droite ou d'autres tendances politiques ont voté pour des représentants du Front national. Un signal alarmant pour l'UMP, derrière sa reprise du Sénat.

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