“Syrie. Plus de trois ans de guerre folle, égoïste, déraisonnée. Trois années qui ont vu la destruction de nos âmes, de nos cœurs et de nos esprits. Une guerre qui est entrée sans frapper s’est installée dans les foyers et a humilié leurs habitants.”

To Our Countries (A nos pays) se présente comme “le projet d’un groupe de jeunes qui vivent en Suède et sont issus de Syrie, d’Irak, du Liban et de Palestine”. Mise en ligne le 9 octobre, la vidéo a déjà été vue près d’un million de fois. Deux sœurs syriennnes, Faia et Rihan Younan, y évoquent les souffrances des peuples du Moyen-Orient au travers d’un texte chanté et parlé, dont des paroles de chansons de la célèbre chanteuse libanaise Fayrouz : “Nos pays, pays des guerres et de la souffrance, pays de l’amour et des rêves. Mon pays vais-je un jour te revoir ? Vais-je un jour te voir sûr, prospère, triomphant et digne ?”

“Personnellement, cette chanson m’a touchée, écrit une journaliste de Now. ; elle a été très critiquée dans le monde arabe parce que les deux sœurs se trouvent être pro-Assad, mais je crois que si nous mettons de côté nos différences politiques, nous avons une chance de parvenir à la paix.”


Extraits

du texte

“Irak. Plus de dix ans que la libération est en cours. Une libération de l’injustice, de l’oppression et de la tyrannie, qui n’a amené que plus de tyrannie, d’injustice et d’oppression. Une libération qui a vu l’expulsion des habitants. Une libération qui a divisé ce qui était divisé et cassé ce qui était cassé. Une libération où les civilisations cessent d’exister.”

“Depuis quarante ans, le Liban et son peuple ont souffert de toutes sortes de guerres. Guerre civile. Guerre de religions. Guerres confessionnelles. Des invasions violentes. Ils paient le prix des bouleversements de la région et des compromis internationaux. Quarante années qui ont rendu le petit Liban très grand, à force de cicatrices et de combats quotidiens. Quarante années de souffrance, le plus souvent silencieuses et résistantes.”

“Palestine. L’aiguillon de toutes les causes. La plus grande et la plus ancienne de toutes. Plus de soixante ans de violations. Les cris de générations entières, témoins des non-sens d’hier, de la barbarie d’aujourd’hui et de la peur de demain. Expulsions, abus, déni de droits et privation de terres. En soixante ans, la géographie a progressivement disparu pour que de nouvelles frontières puissent être dessinées.”