Alors que les contrôles se multiplient, la recherche scientifique sur Ebola progresse. Un test de diagnostic rapide du virus, en moins de quinze minutes, a été mis au point par des chercheurs français du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Baptisé eZyscreen, il « sera utilisable sur le terrain, sans matériel spécifique, à partir d'une goutte de sang, de plasma ou d'urine », a expliqué le CEA.
Le test permettra de donner une réponse « en moins de quinze minutes pour tout patient présentant des symptômes de la maladie », précise le communiqué, alors que les tests actuels de diagnostic, qui s'appuient sur la détection génétique du virus, prennent en moyenne plus de deux heures et doivent être pratiqués exclusivement en laboratoire. L'intérêt des tests rapides est de faire des diagnostics au plus près des populations touchées.
LES RÉSULTATS NÉGATIFS DEVRONT ÊTRE VÉRIFIÉS
« Le test a la taille d'un ticket de métro. Une bande du test se colore si le résultat est positif », a expliqué Laurent Bellanger chef du laboratoire d'ingénierie cellulaire et biotechnologie (LICB/CEA), qui a développé ce test. « Il s'agit plutôt d'un test de diagnostic positif [malade infecté]. Un résultat négatif devra être vérifié par les techniques de référence, ce n'est pas un test d'exclusion », a-t-il ajouté. Le virus peut en effet ne pas s'être encore beaucoup multiplié dans le sang. Sa « sensibilité est de l'ordre de 100 000 virus par millilitre de sang », précise-t-il.
Mis au point par ce laboratoire à Marcoule, dans le Gard, le test a été « validé » par le laboratoire de haute sécurité microbiologique P4 Jean-Mérieux à Lyon sur la souche qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest. Sa phase d'industrialisation devrait démarrer très prochainement avec le concours de la société française Vedalab, le leader européen des tests rapides. Un prototype sera disponible dès la fin du mois d'octobre pour permettre la validation clinique sur le terrain, ajoute le CEA.
D'autres tests rapides sont actuellement en cours de développement dans plusieurs pays. Quant à un éventuel vaccin, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué, mardi, que deux vaccins vont être testés dans des hôpitaux suisses dans les prochains mois, les premiers résultats étant attendus d'ici décembre.
Depuis son apparition début mars, le virus qui a tué plus de 4 500 personnes, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, d'après le dernier bilan de l'OMS.
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