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Burkina Faso : la journée où la rue a fait reculer Compaoré

Après une journée de violences, l'armée a annoncé l'instauration d'un couvre-feu sur l'ensemble du territoire.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 30 octobre 2014 à 11h06, modifié le 31 octobre 2014 à 08h50

Temps de Lecture 3 min.

Alors que les manifestants hostiles au pouvoir faisaient le siège du palais présidentiel depuis la matinée à Ouagadougou, l'armée a annoncé, dans la soirée de jeudi 30 octobre, la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Le chef de l'armée, Honoré Traoré, a précisé lors d'une conférence de presse qu'un gouvernement de transition serait mis en place pour une durée de douze mois – d'ici à l'élection présidentielle – sans toutefois préciser qui en prendrait la tête.

L'armée a également déclaré un couvre-feu sur l'ensemble du territoire, alors qu'au moins trois personnes ont été tuées jeudi dans des affrontements avec la police, selon l'agence Reuters. Le couvre-feu sera imposé « de 19 heures à 6 heures » pour « préserver la sécurité des personnes et des biens », a précisé M. Traoré. Dans une allocution télévisée, le président Blaise Compaoré a annoncé la levée de ce dernier., mais a refusé de quitter la présidence.

Quelques heures plus tôt, plusieurs radios locales avaient reçu un texte présenté comme un communiqué de la présidence. Le chef de l'Etat, Blaise Compaoré y appelait « les dirigeants de l'opposition politique à mettre fin aux manifestations », promettant d'« ouvrir le dialogue avec tous les acteurs pour mettre fin à la crise ». Mais selon l'Agence France-Presse, qui s'était procurée le document, le communiqué était sans en-tête officiel, dépourvu de date et portait une signature de Blaise Compaoré différente de son paraphe habituel.

La situation dans le pays a dégénéré alors que les députés devaient examiner dans la journée un projet de révision constitutionnelle permettant à Blaise Compaoré de briguer un cinquième mandat. Un projet largement contesté par les manifestants, qui défilaient depuis plusieurs jours dans la capitale pour marquer leur opposition à ce qu'ils considèrent comme un « coup d'Etat constitutionnel ». Les manifestants ont été rejoints jeudi par des militaires, qui ont quitté leur caserne. Face à l'ampleur de la mobilisation, l'examen du texte de révision a été suspendu.

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KOUAMÉ LOUGUÉ, FIGURE POTENTIELLE DE LA TRANSITION

  • SOPHIE GARCIA POUR "LE MONDE"

  • AFP/ISSOUF SANOGO

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  • JOE PENNEY/REUTERS

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Tout l'après-midi, des négociations rassemblant les autorités et des représentants de l'opposition se sont tenues dans le palais présidentiel. Au fil des heures, le général en retraite Kouamé Lougué a émergé comme une figure potentielle de la transition. Le nom de cet ancien ministre de la défense, limogé en 2003, a été scandé par les manifestants à plusieurs reprises dans l'après-midi, et l'homme a rencontré l'état-major des armées dans l'après-midi.

Malgré la tenue de ces négociations, des scènes de violences ont été observées toute la journée dans la capitale, Ouagadougou. Des protestataires ont incendié l'Assemblée nationale et pris d'assaut la télévision publique, laquelle a cessé d'émettre.

La foule s'est aussi dirigée vers d'autres secteurs du quartier présidentiel. C'est là que des gardes de la maison du frère du président, François Compaoré, ont ouvert le feu sur la foule, faisant plusieurs victimes, selon l'agence de presse Reuters. Des maisons de proches du gouvernement et des symboles du pouvoir ont également été ciblés par la foule. Des violences ont aussi eu lieu en province, notamment dans la deuxième ville du pays, Bobo Dioulasso.

« COUP D'ÉTAT CONSTITUTIONNEL »

Blaise Compaoré dirige ce pays pauvre du Sahel depuis 1987 et l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, avec qui il avait pris le pouvoir quelques années auparavant. Il a déjà fait modifier par deux fois la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Depuis des mois, son gouvernement laissait croire qu'une nouvelle révision ferait l'objet d'un référendum. Depuis l'annonce d'un passage par la voie parlementaire, il y a une semaine, la mobilisation populaire ne faiblit pas. Mardi, des centaines de milliers de personnes – un million, selon l'opposition – étaient descendues dans la rue à Ouagadougou. Le gouvernement avait, jusqu'ici, autorisé les manifestations et s'était abstenu de les réprimer.

Le Monde avec AFP et Reuters

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