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« L’iTunes de l’info » Blendle prêt à chahuter la presse française

L’internationalisation du Néerlandais pourrait débuter par la France.La start-up vient de lever 3 millions d’euros auprès du New York Times et d’Axel Springer.

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Blendle est surnommé « l’iTunes de l’info »

Par Nicolas Madelaine

Publié le 30 oct. 2014 à 17:54

Blendle, la start-up néerlandaise surnommée « l’iTunes de l’info » parce qu’elle agrège des articles de presse et en facture la lecture à l’unité à ses clients internautes, est en discussion pour se lancer en France. Avec l’Allemagne, l’Espagne et la Scandinavie, l’Hexagone est en effet un des tout premiers pays identifiés par le Néerlandais pour internationaliser son succès. « J’aimerais vraiment que nous nous lancions en France, explique aux « Echos » Marten Blankesteijn, le fondateur et patron de la start-up. Nous allons en savoir plus très bientôt. »

Bien qu’elle n’existe que depuis avril 2014, Blendle intrigue beaucoup le monde de la presse, et ce à plusieurs titres. D’abord parce que la vente d’articles à l’unité est potentiellement très perturbateur pour le modèle économique des éditeurs habitués à vendre leur contenu sous la forme d’un journal ou d’un magazine. Ensuite, parce qu’elle démarre très fort en Hollande, son pays d’origine : elle a déjà 135.000 souscripteurs et, selon Marten Blankesteijn continue d’en accueillir entre 15.000 et 20.000 par mois sans aucune dépense de marketing.

Le New York Times et Axel Springer investissent dans la start-up

Enfin, parce que la start-up vient de lever 3 millions d’euros auprès de deux acteurs particulièrement influents : le « New York Times », la référence absolue en matière de qualité journalistique, et l’Allemand Axel Springer, un des acteurs les plus remontés contre le « disrupteur » en chef de ce secteur, Google. Blendle a en tous cas invité à dîner mi-octobre des représentants de médias français. La start-up doit rencontrer des dirigeants très bientôt, dont Louis Dreyfus, président du directoire du « Monde ».

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Alors que les patrons de presse français n’avaient pas réussi à s’entendre - à cause de problèmes de répartition de droits, notamment - au sein du kiosque en ligne ePresse, qui envisageait de casser la logique d’achat habituel titre par titre en proposant par exemple des bouquets thématiques sur le sport ou l’économie en mélangeant différents journaux, Blendle devra peaufiner ses arguments pour entrer en France. Elle fait pourtant preuve d’une certaine assurance. « Beaucoup d’éditeurs nous ouvrent leurs bras dans le monde, nous irons au plus vite, il y a d’autres grands pays » explique Marten Blankesteijn.

La vente à l’unité pose problème à certains éditeurs

Si Blendle devait être un énorme succès - ce qui n’est pas certain, notamment car dans de nombreux pays, en particulier l’Angleterre, il y a beaucoup d’articles gratuits sur le Web -, les problèmes économiques seraient de plusieurs ordres pour les éditeurs. Pour Frédéric Filloux, directeur du numérique aux « Echos », la vente à l’unité casse la logique de subventions croisées à l’intérieur d’une publication. « Les résultats sportifs financent l'envoyé spécial en Afghanistan », explique-t-il. La publicité est en outre plus facile à facturer dans un magazine ou un journal complet.

Alors que beaucoup de titres français passent au payant sur Internet, il faut en outre, comme dit Johan Hufnagel, de « Libération » que Blendle soit « compatible avec nos politiques d’abonnement ». N’empêche, un magazine comme « The Economist » n'a pas hésité à signer avec Blendle et devrait être rejoint par le « New York Times ». « La promesse de Blendle est de dire aux journaux qu’ils toucheront d’autres publics et c’est ce que montreraient leurs données », constate Ludovic Blécher, DG du fonds Google-AIGP.

Nicolas Madelaine

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