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Climat : 5 rapports du GIEC, 5 chiffres alarmants

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a publié son cinquième rapport, avec des projections de plus en plus pessimistes.

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Publié le 04 novembre 2014 à 10h12, modifié le 08 décembre 2014 à 18h27

Temps de Lecture 4 min.

Les grands groupes élaborent des stratégies pour faire face au réchauffement prévu.

Réchauffement de l'atmosphère, montée et acidification des océans… L'un après l'autre, les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dressent un tableau sombre de l'évolution de notre climat. Ce groupe, qui compile près de 20 000 études de plus de 800 chercheurs, a publié dimanche 2 novembre la synthèse de son cinquième rapport après ceux de 1990, 1995, 2001 et 2007.

« Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L'atmosphère et l'océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s'est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. » (5e rapport du GIEC, novembre 2014)

Voici une sélection de chiffres à en retenir.

95 % C'est le degré de certitude, qualifié d'« extrêmement probable », que l'« activité humaine est la cause principale du réchauffement observé » depuis le milieu du XXsiècle. Un nouveau palier a été franchi avec ce cinquième rapport, celui de 2007 plaçant la barre de certitude à 90 % tandis que celui de 2001 évaluait la probabilité à environ 66 %. La concentration des gaz à effet de serre et l'appauvrissement de la couche d'ozone sont les facteurs du réchauffement sur lesquels l'influence humaine est la plus sensible.

Dès 1990, sans se prononcer de manière catégorique, le premier rapport du GIEC établissait que « les émissions dues aux activités humaines accroissent sensiblement la concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre : dioxyde de carbone, méthane, chlorofluorocarbones (CFC) et oxyde nitreux ».

La production de CFC a été grandement réduite par le protocole de Montréal de 1987, l'Europe interdisant leur mise sur le marché depuis 2000. Le deuxième rapport, en 1995, a établi à 50 % son degré de certitude sur l'origine humaine du réchauffement, un taux relevé à 66 % en 2001 avant le haut degré de certitude des rapports de 2007 et 2014.

4,8°C Après une hausse de 0,85 °C en moyenne entre 1880 et 2012, l'augmentation des températures moyennes à la surface de la planète pourrait atteindre 4,8°C à l'horizon 2100 par rapport à la période 1986-2005, dans le scénario le plus pessimiste, c'est-à-dire si les émissions de gaz à effet continuent à leur rythme actuel (entre 0,3 °C et 3,1 °C pour les autres scénarios). Lors du sommet de Copenhague en 2009, les Etats se sont engagés à mettre en place des politiques de manière à éviter un réchauffement de plus de 2 °C en 2050 par rapport aux niveaux pré-industriels.

Projections des hausses de températures de la planète à l'horizon 2100.

Chaque rapport du GIEC réévalue à la hausse ses projections pour le siècle à venir. En 1990, le premier d'entre eux prévoyait une hausse maximale de 3 °C de la température moyenne du globe à la fin du XXIsiècle, le deuxième une augmentation de 3,5 °C, puis 3,6 °C en 2001 avant une prévision maximale à 4 °C en 2007.

98 cm Le niveau des océans en 2100 par rapport à la période 1986-2005 pourrait s'élever de quasiment un mètre, dans le scénario le plus pessimiste. Selon le dernier rapport du GIEC, les océans se sont élevés de 19 cm depuis la fin du XIXsiècle.

La carte ci-dessous, réalisée par le site Flood Map à partir de données de la NASA, représente les territoires qui seraient touchés par une hausse (de 1 à 60 mètres) du niveau de la mer. Utilisez le sélecteur pour simuler une montée des eaux :

Les projections du GIEC en la matière sont très variables. Le précédent rapport, en 2007, ne mentionnait une montée des eaux « que » de 59 cm dans le pire des scénarios, soit une prévision inférieure à celle du premier rapport, en 1990 (65 cm). Mais il avait été critiqué car cette projection ne tenait pas compte des pertes de glace du Groenland et de l'Antarctique.

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Le rapport de 2001 mentionnait quant à lui une hausse jusqu'à 88 cm du niveau moyen de la mer à l'échelle mondiale entre 1990 et 2100, en deçà de la prévision maximale de 1995 (95 cm).

54 % Les émissions annuelles de CO2 d'origine humaine (combustibles fossiles, production de ciment) sur la période 2002-2011 étaient 54 % au-dessus du niveau de 1990. En 2011, l'Union européenne avait diminué ses émissions de CO2 dues à la combustion d'énergie de 12,6 % depuis 1990, quand la France avait baissé les siennes de 6,9 %, selon les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) cités dans les « chiffres clés » du ministère de l'écologie.

Paris a en revanche légèrement augmenté ses émissions de CO2 en 2013 par rapport à 2012 (+0,6 %) quand l'UE les baissait de 2,5 %, selon Eurostat.

-70 % C'est la réduction nécessaire des émissions mondiales de gaz à effet de serre (CO2 mais aussi méthane et protoxyde d'azote) en 2050 par rapport à leur niveau de 2010 pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2 °C, selon le dernier rapport. Mais « depuis 2010, les émissions augmentent plus vite encore que dans les décennies précédentes », a déploré Rajendra Pachauri, le président du GIEC. La concentration de ces gaz atteint désormais « des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans ».

Le protocole de Kyoto, accord juridiquement contraignant signé en 1997 mais entré en vigueur en 2005 seulement, en raison de ratifications tardives (les Etats-Unis refusant toujours de le ratifier), prévoyait une réduction de 5 % des gaz à effet de serre en 2012 par rapport au niveau de 1990Si l'objectif est loin d'être atteint au niveau mondial (34 % d'augmentation), il a en revanche été rempli par l'UE, qui avait diminué de 18 % ses émissions à ce moment-là. L'accord arraché en 2011 à Durban, en Afrique du Sud a notamment prolongé le protocole jusqu'en 2017. L'espoir réside désormais dans la conférence internationale de Paris, en novembre 2015.


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