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L'intervention télévisée de François Hollande, critiquée mais regardée

L'apparition « face aux Français » du chef de l'Etat a réuni en moyenne 7,9 millions de téléspectateurs, soit 30 % de part de marché, selon TF1.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 novembre 2014 à 21h43, modifié le 07 novembre 2014 à 16h57

Temps de Lecture 7 min.

A la moitié de son mandat, François Hollande était l'invité, jeudi 6 novembre, d'une émission « face aux Français » sur TF1. Très critiqué, notamment dans l'opposition, le chef de l'Etat a tout de même réuni 7,9 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 30 % de part d'audience, avec un pic à 9,8 millions aux alentours de 20 h 45, selon TF1.

Lire le décryptage des Décodeurs : Les annonces de François Hollande, un air de déjà-vu
  • Un constat d'échec sur le chômage

François Hollande a reconnu avoir « pu commettre des erreurs », notamment sur le chômage, en pronostiquant une « inversion de la courbe du chômage » pour 2013.

« J'avais parlé de l'inversion de la courbe du chômage. Ce n'est pas venu, je m'en suis fait le reproche parce que c'était une espérance pour beaucoup, notamment ceux qui étaient demandeurs d'emploi. »

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« Si en fin de mandat, je n'avais pas fait [baisser le chômage], les Français seraient implacables et ils auraient raison », a remarqué M. Hollande, laissant entendre, comme il l'a déjà fait par le passé, qu'il ne se représenterait pas en 2017 sans baisse du chômage. En septembre, le taux de chômage est reparti à la hausse : le nombre de chômeurs s'établit à 5 431 500 inscrits, toutes catégories confondues.

  • Chômage des seniors : le retour de l'allocation de fin de droit annoncé

M. Hollande a été interrogé par quatre Français choisis par TF1. Première à prendre la parole, Joëlle est une quinquagénaire de Drancy au chômage.

C'est sur le thème du chômage des seniors qu'elle a interpellé le chef de l'Etat. Le président de la République a défendu les contrats de génération, l'un des projets phares de sa présidence. Ce contrat vise à favoriser l'embauche de jeunes en contrat à durée indéterminée et le maintien dans l'emploi de seniors. Mis en œuvre dès le début du quinquennat, le bilan de ces contrats est mitigé.

M. Hollande a annoncé le retour d'une allocation pour les chômeurs qui ont suffisamment cotisé mais n'ont pas atteint l'âge de la retraite et la création d'un contrat aidé pour les chômeurs seniors à qui il manque quelques trimestres de cotisation. Des contrats aidés qui « entreront en vigueur en début d'année prochaine », a-t-il promis.

  • « Pas d'impôt supplémentaire l'an prochain »

François Hollande était ensuite interrogé par les journalistes Yves Calvi, Gilles Bouleau et Thierry Demaizière. « Les résultats ne sont pas encore là », a-t-il reconnu, réaffirmant que le cap était que la France retrouve au terme de son mandat « les premiers rangs de la compétition mondiale ».

Le chef de l'Etat a affirmé que la dépense de l'Etat sera plus faible en 2015 qu'en 2014. Il s'est également engagé à ce qu'il n'y ait « pas d'impôt supplémentaire sur qui que ce soit » à partir de l'an prochain et jusqu'à la fin du quinquennat. Il a ainsi repris à son compte les propos de son ancien ministre de l'économie Pierre Moscovici sur l'arrêt des hausses d'impôts à compter de 2015.

  • Les résultats de l'enquête sur la mort de Rémi Fraisse

M. Hollande a promis que les résultats de l'enquête administrative sur la mort du jeune homme qui manifestait contre le barrage de Sivens seraient connus « d'ici huit jours ».

« J'ai promis à la famille la vérité, à son père et à sa mère. Pour établir la vérité, il y aura donc des enquêtes tout de suite qui ont été diligentées par le ministre de l'intérieur : une première pour savoir ce que sont exactement ces grenades, qui sont utilisées depuis 50 ans, qui jusque-là n'avaient pas tué, pourquoi il s'est passé là un drame. J'aurai le retour de cette enquête d'ici 8 jours. »

Peu avant son intervention, le chef de l'Etat avait été interpellé par la famille de la victime, qui lui a publiquement démandé de faire la lumière sur les circonstances de la mort. Selon Mediapart, environ 40 grenades offensives ont ainsi été lancées par les militaires durant la nuit du drame. Celle qui a tué Rémi Fraisse visait « directement » un petit groupe de quatre ou cinq jeunes qui leur lançait des pierres et des mottes de terre.

Lire tous nos articles, analyses, reportages sur le barrage de Sivens

  • Le CICE transformé en « baisses de charges pérennes »

Deuxième personne sélectionnée pour interroger le président, Carine, chef d'entreprise dans le nord de la France. Elle a interpellé le chef de l'Etat sur les cotisations sociales qui pèsent sur les entreprises et le poids de l'impôt sur les sociétés.

« Nous avons fait le pacte de responsabilité, qui crée le crédit impôt compétitivité emploi », a répondu M. Hollande avant de défendre le « choc de simplification », qui devrait selon les calculs du gouvernement rapporter 11 milliards d'euros, dont 60 % pour les entreprises.

Il a assuré qu'à partir de 2017, les baisses d'impôts du crédit d'impôt sur la compétitivité et l'emploi (CICE) seraient transformées en baisse de « cotisations sociales pérennes ».

D'un montant initial de 20 milliards d'euros, le CICE a été progressivement élargi pour se fondre dans un objectif de dégager 41 milliards d'euros pour les entreprises dans le cadre du pacte de compétitivité et de responsabilité.

Hollande a ensuite affirmé que le compte pénibilité, mesure phare de la réforme des retraites honnie par le patronat prévu dans la loi de janvier 2014 sur la réforme des retraites, fera l'objet d'une mission sur sa mise en œuvre.

  •  « 15 000 emplois d'avenir supplémentaires »

Troisième interlocuteur, Hasen, habitant les quartiers Nord de Marseille, bénéficiaire du RSA, a interpellé François Hollande sur la situation de la jeunesse, censée être la priorité de son quinquennat.

« On va créer 15 000 emplois d'avenir supplémentaires », d'ici janvier prochain, a dit François Hollande ; ils feront partie des 45 000 emplois aidés supplémentaires annoncés par le gouvernement.

  • Education : des « cours de codage » à l'école

Dernière du panel, Catherine, une assistante maternelle des Ardennes, a interpellé le président sur la fermeture du collège de sa commune. L'occasion pour François Hollande de présenter son « grand plan numérique » pour l'école, qui prévoit notamment « des cours de codage » avec les nouveaux rythmes scolaires.

Rien de vraiment nouveau car en juillet, M. Hollande avait déjà fixé l'échéance, affirmant que ce plan devrait être « appliqué dans toutes ses dimensions à la rentrée 2016 ». Ce plan « e-éducation », qui s'insère en réalité dans les « 34 plans de la nouvelle France industrielle » présentés pour la première fois en septembre 2013 et validés courant juillet, mise gros sur l'équipement des écoliers et des collégiens en PC et tablettes.

  • Un « service civique universel »

M. Hollande a annoncé un « service civique universel ». Contrairement au dispositif actuel, qui permet à un jeune de réaliser une mission d'intérêt général pendant six à douze mois en étant indemnisé, ce service civique universel serait plus court (« deux, trois mois ») dans « une maison de retraite, [pour] s'occuper de jeunes, d'une école » et ne serait pas indemnisé. Il ne serait pas obligatoire, car ce cas-là nécessiterait un référendum, a-t-il affirmé.

Le chef de l'Etat a évoqué un plan de « seconde chance » pour les jeunes qui quittent le système scolaire à partir du mois prochain. « Je ne veux plus qu'un jeune soit sorti d'un système scolaire et n'ait pas la possibilité d'y revenir et le regrette toute sa vie. » 

  • Exposition universelle et Jeux olympiques

M. Hollande a conclu son intervention en annonçant que la France allait déposer sa candidature pour l'Exposition universelle de 2025. Et en 2024, « ce serait bien si Paris pouvait accueillir les Jeux olympiques », a-t-il espéré.

Regarder l'analyse vidéo : « Il n'a pas pu leur apporter de réponses concrètes »

  • Un nouveau 21 avril « peut se reproduire »

Enfin, le chef de l'Etat, qui est au plus bas dans les sondages, a estimé qu'un nouveau 21 avril, avec la présence du FN au second tour d'une présidentielle comme en 2002, « pouvait se reproduire ». « Si l'Europe ne change pas, il y a des risques de populismes », a lancé le président, évoquant un vote « défouloir » au sujet de l'extrême droite.

  • Une intervention critiquée mais regardée

« Un long face-à-face avec ses échecs », pour le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent ; « indécence en première partie, impuissance en deuxième », pour Eric Woerth ; « une occasion manquée », selon le chef de file de l'UDI (centre), Philippe Vigier. Les critiques sont acerbes dans l'opposition pour qualifier l'intervention télévisée de François Hollande.

Le Monde avec AFP

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