Une société n'emploie que des stagiaires à l'œil

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GenèveUne société n'emploie que des stagiaires à l'œil

Une entreprise active dans la notation éthique des entreprises a utilisé 600 stagiaires en dix ans. Des piges gratuites. Seuls les patrons de la boîte sont rémunérés.

Les deux patrons de Covalence se déclarent conscients que leur activité soulève un dilemme éthique. S'ils sont parvenus à faire tourner depuis dix ans leur société, c'est n'est qu'en offrant des stages non payés à des jeunes gens, rapporte la «Tribune de Genève». Quelque 600 étudiants ont ainsi œuvré gratuitement pour cette entreprise créée en 2002. Or, leur travail consiste précisément à évaluer les qualités éthiques des firmes.

Depuis ses débuts, Covalence possède toujours le même nombre de salariés: deux, ses patrons et cofondateurs. En 2013, 42 stagiaires y ont collecté sur le net des données sur les différentes sociétés observées. Un nombre en hausse cette année. Leur mission? Utiliser ensuite des éléments tels que la fiscalité, le respect de l'environnement ou les conditions de travail pour attribuer une note de moralité aux différentes entreprises.

En plus de ne pas être rémunéré, le travail serait répétitif, selon les jeunes gens interrogés par le quotidien genevois. L'un d'eux décèle ainsi «une contradiction fondamentale entre les valeurs qu'ils essaient de transmettre et leurs conditions de travail». L'un des patrons rétorque que si Covalence payait ses stagiaires, elle disparaîtrait. Ce grand écart, il explique «devoir vivre avec». Il indique enfin que son associé et lui-même ne se versent pas de paies supérieures à 6000 francs net par mois.

(jef)

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