Menu
Libération

Toulouse : un «héros sans papiers» sorti du centre de rétention

Un jeune sans-papiers, qui avait sauvé un homme de la noyade en septembre à Toulouse, a été libéré pour vice de procédure lors de son interpellation par les gendarmes.
par AFP
publié le 28 novembre 2014 à 15h27

Un jeune sans-papiers, surnommé «le héros du Pont neuf» à Toulouse où il avait sauvé un homme en septembre, a été libéré du centre de rétention, non pas en reconnaissance de sa bravoure mais pour une irrégularité de procédure, selon des sources concordantes.

«Le héros du Pont neuf ne sera pas expulsé», titrait vendredi La Dépêche du Midi, qui suit l'histoire de Rachid Djaoued depuis qu'une nuit de septembre, cet homme de 24 ans s'est illustré en sauveteur courageux. Voyant un homme se jeter dans la Garonne, à Toulouse, il avait plongé et l'avait ramené, vivant, sur la berge.

Cependant, un matin de novembre, «c'est dans une maison abandonnée du Gers où il avait été invité à dormir par un compagnon d'infortune que M. Djaoued avait été interpellé par des gendarmes» entrés dans le squat, a expliqué son avocate, Me Caroline Barbot-Lafitte. La préfecture du Gers lui avait alors signifié son «obligation à quitter le territoire français».

Mercredi, «M. Djaoued a finalement été libéré du centre de rétention administrative» où il était placé près de Toulouse, selon Léo Claus, coordinateur de l'association d'aide aux migrants, la Cimade. «Mais c'est parce qu'il y avait une nullité dans la procédure et non parce que la préfecture aurait fait preuve d'indulgence à son égard».

«Acte hors du commun»

Me Barbot-Lafitte avait plaidé mercredi que l'interpellation s'était faite de façon irrégulière et le juge des libertés et de la détention lui avait donné raison. Sinon, «il serait a priori toujours en rétention, même si son acte était hors du commun», a-t-elle relevé. Vendredi, au cabinet du préfet de région à Toulouse, on faisait un distinguo entre «l'acte de civisme» du jeune homme et «sa situation administrative», «deux sujets disjoints».

La préfecture de Haute-Garonne avait écrit à Rachid Djaoued après le sauvetage, car «c'est un acte qu'il faut saluer, il n'avait pas hésité à se jeter à l'eau», a souligné cette source préfectorale. Mais, par ailleurs, «on essaie d'éclaircir la situation de cette personne qui déclare ne pas avoir de domicile ni aucun papier et n'a pas fait de demande d'asile en France. On n'arrive pas à définir son pays d'origine», a dit cette source préfectorale.

Rachid Djaoued, qui assure avoir quitté l’Algérie à 15 ans, avait passé 45 jours en rétention durant l’été, mais les autorités algériennes n’avaient délivré aucun document pour permettre sa reconduite.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique