Selon le rapport officiel de l’Office national de statistique (ONS) publié le 27 novembre, le solde migratoire en Grande-Bretagne est cette année de 260 000 immigrés, c’est-à-dire 39% de plus que l’année précédente. Le Parti conservateur au pouvoir avait pourtant promis de stabiliser ce chiffre à 100 000.

En tout, ce sont 583 000 nouveaux immigrés qui ont gagné le territoire britannique dont une bonne moitié sont issus de l’Union européenne (UE). Les Roumains (103 900 entrées) et les Bulgares (31 500 entrées) représentent les immigrations les plus dynamiques l’année dernière, ce qui ravive les débats sur l’hypothèse d’un “raz-de-marée” migratoire à la suite de la facilitation du permis de résidence pour les ressortissants de ces pays de l’UE.

Un frein à la libre circulation ?

Dans un contexte ou la montée du parti eurosceptique et anti-immigration Ukip semble inéluctable, le Premier ministre David Cameron a rapidemment pris position en déclarant que “la Grande-Bretagne a le droit d’imposer aux migrants européens d’attendre quatre ans avant de recevoir des allocations ou des logements sociaux”. Selon le Daily Telegraph, “les ressortissants étrangers au chômage n’auront pas droit aux allocations et seront bannis du Royaume-Uni s’ils ne retrouvent pas un emploi dans les six mois”.

Cette approche ciblant des citoyens européens peut-elle remettre en cause certains principes de l’Union européenne ? Avant de laisser son poste de président de la Commision européenne à Jean-Claude Juncker, José Manuel Barroso s’était fait menaçant et avait rappelé à David Cameron “que l’UE n’était pas disposée à discuter du principe de libre circulation”.

La une du quotidien britannique, citant le discours de David Cameron, est sans appel sur cette question : “Je suis prêt à mener la Grande-Bretagne hors de l’Europe si la réforme de notre politique migratoire échoue”.