Les comptes de campagne de Marie-Arlette Carlotti, députée (PS) de Marseille, tête de liste dans le 3e secteur aux municipales en mars, ont été rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). L’ex-ministre déléguée à la lutte contre l’exclusion du gouvernement Ayrault en a été informée lundi 1er décembre. Elle est la première des huit candidats ayant conduit la liste PS-EELV dans les huit secteurs de la ville à faire connaître la décision de la Commission.
L’expert-comptable chargé des comptes du PS marseillais avait opéré, le 10 juin, un second dépôt de comptes rectifiés, soit après la date limite du 30 mai. C’est l’importance de l’écart entre les deux comptes qui a motivé la décision de la CNCCFP, entraînant le non-remboursement de 47,5 % des dépenses engagées. Le tribunal administratif est saisi afin de statuer sur une éventuelle mesure d’inéligibilité pouvant aller jusqu’à trois ans. Mme Carlotti pourrait perdre ses deux mandats au conseil municipal et à la communauté de communes gagnés en mars.
« J’ai été abusée, comme d’autres candidats »
Mme Carlotti paie l’erreur de l’expert-comptable parisien qui, après avoir remis à la Commission les huit comptes marseillais dans le délai légal, avait procédé au dépôt de comptes rectifiés dix jours après la date limite. Ce professionnel a reconnu sa faute et entend « assumer sa responsabilité », a-t-il écrit à la députée. « J’ai été abusée comme d’autres candidats, déplore donc Mme Carlotti. Je vais sereinement au tribunal administratif pour prouver ma bonne foi car il s’agit bien de la faute d’un tiers. Ma probité n’est pas remise en cause. »
La commission a en revanche validé les comptes de Patrick Mennucci, l’ex-chef de file de la liste PS-EELV, et de Samia Ghali, seule socialiste élue en mars dans un secteur, également sénatrice des Bouches-du-Rhône. Garo Hovsepian, battu dans le 7e secteur par le FN Stéphane Ravier, voit lui son compte rejeté. La décision n’était pas encore connue, lundi après-midi, concernant les quatre autres têtes de liste.
Cette différence de traitement s’explique par l’importance du différentiel entre les deux comptes déposés. Il était quasi inexistant ou minime pour Mme Ghali et M. Mennucci mais, pour d’autres, les modifications apportées par l’expert-comptable pouvant atteindre 40 %. Les erreurs portent sur la répartition au sein des huit comptes de campagne des dépenses générales, comme des factures d’imprimerie.
« Tant mieux pour lui », réagit Mme Carlotti après la validation des comptes de M. Mennucci. Elle l’appelle désormais à « assumer sa responsabilité politique ». « Il a fait beaucoup pour être candidat et même plus, il ne doit pas laisser ses colistiers sur le bas-côté du chemin mais les aider à apporter toute la clarté. » Laissant poindre un début de polémique au sein d’un PS marseillais en déroute, Mme Carlotti déplore ainsi ne pas avoir reçu « le moindre coup de téléphone » de sa part.
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