Partager
Économie

Croissance : quand Anne Hidalgo dispense une leçon d'économie au gouvernement

La maire Anne Hidalgo a présenté ce jeudi son budget et un plan ambitieux de 10 milliards d'euros d'investissements pour soutenir l'emploi et l'attractivité de la capitale. Sans augmenter les impôts.
réagir
Anne Hidalgo
Anne Hidalgo le 4 décembre lors de la présentation du budget 2015 et de son plan d'investissement sur le mandat.
(c) AFP

Anne Hidalgo tient bon. Malgré la baisse de la dotation de l'Etat et l'augmentation du montant de la péréquation à verser l'année prochaine, la maire de Paris a présenté jeudi 4 décembre un budget 2015, son premier, qui respecte ses deux engagements de campagne: aucune hausse d'impôts pour les contribuables, ni de baisse d'investissements pour Paris. "Il nous fallait être au rendez-vous", a asséné l'édile devant ses adjoints et les autres élus de la ville, visiblement soulagée d'avoir surmonté le "trou" de 400 millions d'euros découvert après son élection.

Une équation résolue grâce à des coupes dans le budget de fonctionnement de la ville, la création de nouvelles taxes (séjour, résidences secondaires…) et la hausse surprise de certaines recettes fiscales (sur la valeur ajoutée des entreprises et immobilières). "L'opposition va devoir changer de discours car nous avons réussi", s'est exprimé Rémi Féraud, maire du Xe arrondissement et président du groupe socialiste au Conseil de Paris. Nathalie Kosciusko-Morizet, la chef de file de la droite parisienne, est prévenue.

Un plan d'investissement massif 

Parfois accusée de "frondeuse", un qualificatif qu'elle récuse, la maire socialiste a néanmoins profité de cette matinée, également consacrée à la présentation de son plan d'investissement sur la mandature, pour donner une petite leçon d'économie au gouvernement. Doté de 10 milliards d'euros, contre 8,5 milliards prévu initialement, ce volet de dépenses s'inscrit clairement dans une politique de relance de type keynésienne, à l'encontre de la ligne défendue par Bercy. "L'économie a besoin d'un choc positif. Et c'est aux pouvoirs publics de donner le signal en investissement massivement, estime Anne Hidalgo. Cela doit même être la clé de la relance pour notre pays. Nous nous inscrivons dans cette pensée qui prône la relance par l'investissement à l'image du plan Juncker". Emmanuel Macron, alors invité au Sommet de l'Economie organisé par Challenges, a dû avoir les oreilles qui sifflent... 

Sur ces 10 milliards, 3 sont consacrés à la construction de logements sociaux et à la rénovation du bati, 1,8 pour des opérations d'urbanisme comme l'embellissement de grandes places et l'installation de nouvelles crèches, 900 millions pour l'éducation ainsi que pour les transports ou encore 400 millions pour le sport. "Nous préparons l'avenir avec ce plan, a continué Anne Hidalgo. La question de la dette est portée de façon caricaturale en France. S'il ne faut pas s'endetter pour financer les dépenses de fonctionnement, nous pouvons et nous devons le faire pour investir". La maire de Paris espère que son action aura un retentissement pour toute la Région, voir plus loin. 

De l'affichage? 

Le chef de file des communistes, Nicolas Bonnet Oulaldj a lui salué "un plan qui fait le choix de la relance économique et de la lutte contre le chômage et la pollution dans un contexte où de nombreuses villes coupent dans leur budget faute de moyens". Grâce à une bonne gestion des finances, Paris se targue de pouvoir se payer ce grand plan. Les 10 milliards seront auto-financés à hauteur de 66% par "l'épargne nette que dégage la ville chaque année" explique Julien Bargeton, chargé des Finances. Le reste sera emprunté mais bénéficiera d'un taux exceptionnellement bas grâce à la santé financière de Paris. Quelques 200.000 emplois doivent être créés ou soutenus grâce à ce plan selon les prévisions des services de la ville. 

Mais sous couvert d'anonymat, un membre de la majorité pointe une part "d'affichage". "Je pense que cela s'inscrit dans son combat contre le gouvernement (...) Il y a une volonté d'afficher de l'ambition, de montrer que, dans une période de chômage, Paris est une ville qui investit", a expliqué cette source. Et de souligner: "ce n'est pas parce qu'on lance un plan d'investissements de dix milliards que l'on va les dépenser".

 
Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications