En investissant les conférences environnementales, les industriels tentent plus que jamais d’imposer leurs idées mais surtout de préserver leur pré carré. Face à cela, nombre d’ONG pointent du doigt les beaux discours et surtout les fausses solutions.
Pérou (Lima), envoyée spéciale. Longtemps, les lobbyings industriels, et plus encore ceux de l’énergie fossile, ont pesé sur le levier climato-sceptique pour ralentir le cours des négociations climatiques. Ils ne le font plus, en tout cas plus ouvertement. Ils s’affichent même comme les défenseurs farouches de la lutte contre le réchauffement. Et mieux encore : comme des acteurs actifs, et pour tout dire incontournables, de cette lutte.
Ils étaient là, lors du sommet de New York, et sont de nouveaux là, à Lima, puis seront encore à Paris, pour présenter leurs solutions techniques au chaos structurel que met en relief l’enjeu climatique. Avec un message à la clé, adressé aux décideurs : donnez-nous les outils pour construire le marché dont nous avons besoin, et nous gérerons la suite. Reste à savoir ce que lesdites solutions préservent le plus efficacement : l’atmosphère terrestre ou le modèle économique que continue de défendre bec et ongles le secteur privé ?
En janvier 2014, l’Initiative pétrole et gaz pour le climat (Oil & Gas Climat Initiative), fruit de l’union de plusieurs compagnies incluant Eni, Pemex, Total ou encore Sinopec, était conçue à Davos sous la bonne grâce du Forum économique mondial. Neuf mois plus tard, à New York, elle s’offrait au monde en ces termes, lors du sommet climat organisé par Ban Ki-moon : « Le secteur du pétrole et du gaz est fier du rôle qu’il a joué en apportant l’énergie nécessaire à la prospérité globale. De même est-il fier de s’engager, aujourd’hui, à faire partie des solutions dont le monde a besoin pour le climat. »
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