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Allemagne : les immigrés ne seront finalement pas obligés de parler allemand en famille

La proposition de la CSU avait suscité un tollé parmi la classe politique et avait été abondamment raillée sur les réseaux sociaux.

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« Une bonne connaissance de l’Allemand fait partie d’une bonne intégration », estime Angela Merkel,

Par Florence Renard-Gourdon

Publié le 8 déc. 2014 à 16:48

La , les alliés bavarois d’Angela Merkel, avait provoqué l’indignation et créé une vive polémique. Il s’agissait d’obliger les immigrés à parler allemand en famille. Raillée du reste de la classe politique, la CSU a finalement décidé de faire marche arrière et prône désormais une ligne bien plus consensuelle. Au lieu du cercle familial, le parti propose désormais que les étrangers utilisent la langue de Goethe « dans la vie de tous les jours » et il ne souhaite plus les « encourager » mais les « inviter » à le faire.

La proposition de la CSU avait été instantanément critiquée. « La CSU est arrivé en Absurdistan. Ce serait hilarant si ce n’était pas à ce point dangereux », a réagi Yasmin Fahimi, secrétaire générale du parti social-démocrate (SPD), autre allié de Mme Merkel au sein du gouvernement.

#YallaCSU

Sur la plateforme Twitter, cette motion a notamment a inspiré le hashtag #YallaCSU, utilisé par de nombreux utilisateurs pour railler le dialect bavarois, dont l’accent et les expressions sont difficilement compréhensibles hors de la région, parfois même pour les Allemands eux-mêmes. Yalla, qui signifie « allons-y » ou « c’est parti » en arabe, a été adopté dans le langage de rue en Allemagne. « Est-ce que la bavarois compte comme de l’allemand? », ironisait @GroenieSF, l’un de ces utilisateurs.

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La critique était vive même au sein du grand frère de la CSU, le parti chrétien-démocrate CDU de Mme Merkel, dont le secrétaire général Peter Tauber a écrit via son compte Twitter que « ce n’est pas à la politique de dire si je dois parler latin, klingon ou hessois (dialecte germanique parlé dans le Land de Hesse, ndlr) à la maison ».

« Une bonne connaissance de l’Allemand fait partie d’une bonne intégration », a de son côté souligné la chancelière Angela Merkel, peu avant le congrès de son parti à Cologne (ouest), selon l’agence DPA. Mais, a-t-elle fait remarquer, « ce n’est toutefois pas une erreur quand les enfants grandissent en étant bilingues ». « Dans l’ensemble, je considère ça comme un avantage », a-t-elle insisté.

Principale terre d’immigration en Europe

L’obligation de parler allemand « à la maison » ne fait « pas partie » du programme de coalition, signé par la CDU d’Angela Merkel, les sociaux-démocrates du SPD et la CSU, avait souligné son porte-parole, Steffen Seibert, lors d’une conférence de presse régulière, dans la matinée.

Ce texte désormais reformulé, qui intervient en plein débat national sur l’intégration des immigrés, doit être évoqué lors d’une réunion du parti qui doit avoir lieu à la fin de la semaine à Nuremberg (sud).

Ilot de prospérité dans la crise, l’Allemagne est devenue en 2012 la principale destination d’immigration en Europe, et la deuxième derrière les Etats-Unis au sein des pays de l’OCDE..

La CSU a obtenu cette année le vote d’une loi visant les étrangers profitant indûment du système allemand de protection sociale, en les expulsant et en les privant du droit de revenir en Allemagne pendant cinq ans.

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