Les prix à la consommation en France sont repartis à la baisse en septembre, reculant de 0,4% après une hausse ponctuelle de 0,4% en août

Les prix à la consommation en France sont repartis à la baisse en novembre par rapport à octobre. Mais c'est surtout le recul inédit de l'indice d'inflation sous jacente observé sur un an qui inquiète.

afp.com/Philippe Huguen

Les ménages ont peut-être du mal à le voir, mais les prix à la consommation ont tendance à baisser en France, selon l'Insee.

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Pour en arriver à ce constat, l'institut de conjoncture ne se base pas sur son indice le plus connu des prix à la consommation. Si celui-ci enregistre une baisse de 0,2% en novembre par rapport à octobre, - en raison notamment du recul des prix de l'énergie et de certains services - cette baisse d'un mois sur l'autre ne suffit pas à dessiner une tendance. De fait, l'indice des prix à la consommation observé sur un an - par rapport au niveau des prix de novembre 2013 -, reste encore légèrement positif, de 0,3%. C'est très faible, mais ne signe pas encore la déflation qui fait peur à toute la zone euro.

Première baisse de l'inflation sous-jacente depuis 1990

Le tournant, c'est que l'inflation dite sous-jacente, qui corrige l'inflation des variations saisonnières et la débarrasse des phénomènes conjoncturels tels que la volatilité des prix de l'énergie, est, elle, "négative pour la première fois depuis 1990", annonce l'Insee. Date qui correspond au début de la publication de cette série statistique.

"En novembre 2014, l'indicateur d'inflation sous-jacente (ISJ) recule de 0,1% par rapport à octobre et de 0,2% par rapport à novembre 2013", détaille ainsi l'Insee.

Cet indicateur permet de dégager une tendance de fond de l'évolution des prix, explique l'Insee. Il traduit l'évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l'offre et de la demande.

Pour le calculer, l'Insee exclut les prix soumis à l'intervention de l'Etat (électricité, gaz, tabac...) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes,...) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux.

L'Inflation sous-jacente neutralise aussi l'effet des mesures fiscales (hausse ou baisse de la TVA, mesures spécifiques sur les produits...). Elle "est ainsi plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes", explique l'Insee.

Quels prix sont en baisse en France?

Le recul sur un an pour la première fois de cet indice fait craindre l'apparition de la déflation, cette baisse durable des prix qui entraîne un cercle vicieux d'anticipations de recul supplémentaire des prix, qui minent l'activité économique en suscitant des reports de dépenses de consommation et d'investissement.

Au palmarès des baisses, on observe que celle des prix des produits manufacturés s'est amplifiée. Ils ont reculé de 1,2% sur un an, principalement en raison de promotions, explique l'Insee. Les prix des voitures neuves ont progressé de 0,1% sur un an et ceux des équipements audiovisuels, photographiques et informatiques ont chuté de 7,3% sur un an.

Les prix de l'énergie diminuent de 1,1% sur un an, tirée principalement par les tarifs des produits pétroliers (-5,1%). Leprix des produits alimentaires ont, eux, légèrement baissé, de -0,2% sur un an.

Les prix des produits de santé baissent aussi nettement (-3,0 % sur un an) du fait des révisions des tarifs forfaitaires de responsabilité appliqués aux médicaments remboursables. Par ailleurs, les prix de l'habillement et chaussures sont stables (+0,2 % sur un an).

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