L’Europe, un champ de bataille permanent pour Google
Concurrence, fiscalité, vie privée... Google doit faire face à de nombreuses attaques sur le Vieux Continent.
Par Nicolas Rauline
Outre la fronde des éditeurs de presse, Google doit se battre sur plusieurs fronts. Pourfendeur de l’hégémonie ou obstacle à l’innovation ? L’Europe s’est en tout cas portée en première ligne.
Concurrence
Nouvelle Commission, vieux ennuis pour Google. Si le géant pouvait encore espérer, il y a quelques mois, tourner la page de ses poursuites à Bruxelles pour pratiques anti-concurrentielles, la nouvelle commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager semble bien décidée à reprendre le dossier rouvert à contre-coeur par son prédécesseur.
Jeudi, elle a déclaré qu’elle allait rencontrer tous les plaignants dans les deux prochaines semaines. Elle a également envoyé des questionnaires aux entreprises du secteur « pour obtenir des informations nouvelles » et « vérifier si les informations [précédemment récoltées] sont encore valables. »
L’enquête, ouverte fin 2010, pourrait donc encore rebondir et Google, accusé de mettre en avant ses propres services sur son moteur de recherche, pourrait avoir à faire de nouvelles concessions. Récemment, les députés européens ont d’ailleurs adopté une résolution appelant en dernier ressort à scinder le groupe s’il ne mettait pas fin à ses pratiques. Et l’Allemagne et la France ont mis la pression sur Bruxelles, en lui demandant de légiférer contre Google.
Fiscalité
Là aussi, les lignes bougent dans un dossier qui est longtemps apparu figé. Dernière avancée en date : la « taxe Google » adoptée par le Royaume-Uni, qui vise à taxer à hauteur de 25 % les profits détournés, réalisés par les multinationales. L’OCDE travaille également sur le sujet de l’optimisation fiscale, alors que l’Irlande va mettre fin au « double irish », le système permettant aux entreprises de créer sur son sol une société holding faisant remonter les bénéfices de ses filiales européennes sous forme de droits intellectuels et de redevances sur les brevets, puis de situer son centre de management dans un paradis fiscal.
Vie privée
Dernier sujet chaud pour Google : les données personnelles. Le moteur de recherche a dû faire une concession et mettre à la disposition des internautes un formulaire de droit au déréférencement (droit à l’oubli) pour tout particulier ou entreprise en faisant la demande. La politique de gestion de la vie privée et le ciblage publicitaire des différents services de Google restent sous surveillance, notamment de la part du G29, qui regroupe les différentes Cnil européennes.