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Afghanistan : sombres perspectives

Editorial du Monde. Le pays reste miné par ses divisions tribales, la corruption, le trafic de drogue. Il est déstabilisé par les interférences des puissances régionales.

Publié le 12 décembre 2014 à 12h02, modifié le 19 août 2019 à 14h02 Temps de Lecture 2 min.

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Un attentat-suicide est perpétré contre le centre culturel français à Kaboul, le 11 décembre.

A quelques jours de la fin de la mission de l’OTAN en Afghanistan, la seule journée du jeudi 11 décembre à Kaboul résume la situation : catastrophique. Treize ans après avoir été chassés du pouvoir, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les talibans sont à l’offensive, semant la terreur et l’insécurité au cœur de la capitale. Les forces de l’OTAN, essentiellement américaines, s’en vont sur un échec.

La journée a commencé avec une attaque à la périphérie de la ville, une de ces opérations routinières à peine relevées dans la presse internationale. Un « kamikaze » à pied se fait exploser au passage d’un bus de l’armée : six morts et une dizaine de blessés. L’opération est revendiquée par les talibans – ces rebelles pachtounes (l’ethnie majoritaire dans le pays) adeptes d’une version rétrograde de l’islam.

Un peu plus tard, en fin d’après-midi, au cœur de la ville, un deuxième attentat-suicide est perpétré, cette fois contre le centre culturel français, un des lieux les plus prisés par une jeunesse afghane née dans la guerre et n’ayant connu que la guerre. L’assaillant, un adolescent d’une quinzaine d’années, pénètre dans l’auditorium et se mêle au public venu assister à une pièce créée par une troupe locale, Azdar, avant d’actionner le détonateur de sa ceinture d’explosifs : un spectateur allemand est tué, des dizaines d’autres blessés.

Le moment est symbolique

La pièce, Heart Beat (« Les Battements du cœur »), raconte la vie à Kaboul… au rythme des attentats. Opposés à l’éducation des filles, à la musique et à toute forme de spectacle, les talibans ont revendiqué cette action : la pièce « désacralise les valeurs de l’islam » et représente « de la propagande contre le djihad », dit un communiqué.

Le moment est symbolique. D’ici au 31 décembre, le désengagement des troupes de l’OTAN aura pris fin. En accord avec le nouveau président, Ashraf Ghani, les Etats-Unis laisseront une force résiduelle de 12 000 à 14 000 hommes, censés appuyer l’armée afghane contre l’insurrection talibane. Après treize ans de la plus longue guerre jamais menée par les Américains, l’insurrection est plus active que jamais, non seulement au sud, mais aussi avec ses éléments infiltrés à Kaboul.

Le pays reste miné par ses divisions tribales, la corruption, le trafic de drogue. Il est déstabilisé par les interférences des puissances régionales : Pakistan, Inde, Iran. Les milliards de dollars d’assistance déversés par les Etats-Unis et l’Europe au lendemain de la chute du régime taliban – qui abritait Al-Qaida – n’ont pas pu réparer un tissu national déchiré au fil de décennies de guerres ininterrompues. Ancien cadre de la Banque mondiale, le président Ghani, un Pachtoune, cherche à nouer un dialogue avec les talibans. Mais ceux-ci posent leurs conditions : ils dénoncent tout ce qui a trait à l’égalité hommes-femmes dans la nouvelle Constitution, refusant notamment l’accès à l’école pour les filles – leur obsession.

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